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Dernier chapitre sur les Boucliers Français :

-C'est moi qui décidera quand l'entraînement se terminera et pour qui il se terminera. Vous n'aurez pas un seul moment de répit. Et ça, je vous le garantis.

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Les deux jours qui avaient suivi le match avaient été des plus éprouvants pour la sélection française, un rythme beaucoup plus intensif avait été à prendre. Si il y avait bien une chose qu'ils avaient appris de Jiyu Kibo, c'était que ce dernier allait au bout des choses qu'il annonçait, bon nombre n'avait pas connu le plaisir d'une véritable nuit de sommeil.

Ce troisième matin qui commençait était, selon les avis, l'apogée de la torture ou le moment de répit. En effet, les joueurs de la sélection française devait partir pour l'aéroport afin de prendre l'avion qui les conduira en Suisse dans le cadre du tournoi international. Comme l'avait prédit leur sélectionneur, les français affronteraient les suisses en demi-finale de leur poule de qualifications, et ils allaient passer les deux prochains jours là-bas.

Jusque là, on pourrait se demander ce qu'il y avait d'horrible, après tout, cette nécessité leur permettait de rater un matin d'entrainement et donc, de se reposer. Le problème était que ce détail n'avait non plus pas échapper à leur Némésis et à son assistante, Jiyu et Meldine avaient fixé l'heure du départ à six heures du matin.

En soit cela n'avait rien d'effrayant, si les joueurs n'avaient pas été levé à quatre heures et demi pour être prêt à cinq heures et quart au maximum, suite à la demi-heure de trajet nécessaire pour rejoindre l'aéroport.

Pour certains, la nuit était seulement écourtée, mais pour ceux qui avaient fini leur entrainement à minuit et même une heure du matin, le concert n'était pas le même. Autant dire que les caractères étaient des plus vifs à défaut des visages pales et désireux d'un prolongé tête à tête avec l'oreiller.

Ils étaient tous rassemblés dans la salle à manger, le petit déjeuné demeurait un privilège qui ne leur avait pas encore été retiré. Quand on entrait dans cette pièce, on pouvait croire que le temps avançait au ralenti, ils étaient à un stade où l'effort le plus compliqué se résumait à porter la cuillère du bol à la bouche.

-Vous êtes prêts pour la Suisse les amis ! s'exclama Ariana avec une joie pétillante à défaut des gémissements de plainte qui s'émanaient de part et d'autres de la salle. Inutile de dire que si certains s'exprimaient, ça ne serait pas en toute amabilité.

-Ariana.... soupira Mélanie de son ton le plus calme possible, ce n'est vraiment pas le moment de s'exprimer à voix forte, non clairement pas....

La fille aux cheveux de blés acquiesça, elle n'était pas idiote, elle savait bien que le calme était la seule chose désirée par son équipe à l'heure actuelle mais elle devait avouer que la tentation était trop forte. Dans son rôle de maintenir l'énergie positive dans cette équipe, elle se devait de se montrer enthousiaste en toute circonstance, et de bien le faire savoir.

La salle à manger vit l'arrivée de Jiyu Kibo, qui comme certains chefs d'états dans leur pays, n'était pas au plus haut de sa côte de popularité. En effet, quasiment toutes les têtes se baissèrent, et certains marmonnaient des choses à n'en pas douter peu élogieuse à son égard, des futilités qui l'amusaient sans doute plus qu'autre chose.

-Et bien alors ? interrogea le sélectionneur d'une voix forte qui se voulait sérieuse bien qu'il était plus dans l'envie d'embêter ses petits joueurs. Vous vous ramollissez ! Vous ne devriez pas, vous savez ! Il n'y aura pas que pour prendre l'avion que je serai amené à vous lever à cette heure.

La petite information bonne pour le moral, cloua les derniers espoirs de revoir un quotidien plus décent dans un futur lointain. Les joueurs s'activèrent donc un peu plus quant à finir leur petit-déjeuner, qui sait ce que Kibo leur réservait si ils trainaient trop ?

-Jiyu, annonça Meldine alors qu'elle s'avançait vers l'homme, une tasse de café dans une main, un journal plié dans l'autre, ils nous en manquent un.

L'homme aux longs cheveux d'argents paru surpris dans un premier temps avant de poser son regard sur les adolescents, cherchant à repérer lequel de ces petits démons avait osé braver son autorité. Très vite, le nom du coupable devint limpide à ses yeux, lui arrachant un étouffement de rire et un sourire sarcastique.

-Je ne sais pas à quoi il joue avec moi celui-là, fit le sélectionneur d'un ton malicieux tandis que son adjointe semblait amusée, mais il va s'en souvenir.

L'homme ne perdit pas une seconde et se dirigea sans tarder vers les chambres à l'étage, une fois arrivé devant celle où se trouvait le retardataire, il entra discrètement dans un premier temps. La pièce était sombre, l'empêchant de distinguer complètement ce qui se trouvait dedans, il ne perdit pas de temps à allumer la lumière. Il s'attendait à entendre une splendide protestation remplie de vulgarité dans les quelques secondes qui suivaient mais rien ne vint. Le sélectionneur comprit rapidement pourquoi, en voyant l'adolescent affalé sous sa couette, avec seulement les cheveux noirs ébènes qui dépassait. Comme la lumière ne réveilla pas l'attaquant qui avait choisi de jouer la marmotte, il allait s'y atteler lui même d'une manière bien moins agréable, une leçon que l'autre n'était pas prêt d'oublier.

Il s'avança discrètement jusqu'à se trouver, seuls les légers sons de nuit qui témoignait d'un confort dans le sommeil étaient audibles. Ni une, ni deux, il saisit le bord du lit de ses deux mains, et d'un rapide mouvement, effectua une rotation de 90 degrés, les lois de la physique firent leur effet, et le garçon finit la face contre tête.

-Magne-toi de te préparer et de descendre ! ordonna le sélectionneur d'une voix forte alors qu'il posa sans délicatesse le lit plus loin.

-Putain mais d'où vous entrez dans ma chambre comme ça ?! s'écria de rage Lance, alors qu'il recouvrit son torse nus et recouvert de cicatrices avec sa couette.

-Pas besoin de faire le pudique, je suis au courant de tout ça. fit Jiyu avec un rire narquois et un petit geste désignant le torse tandis que l'autre bouillait de colère. Allez, je te conseille de vite apprendre la ponctualité petit, et de me ranger tout ça tant que tu y es.

-Dégagez ! vociféra le ténébreux tandis que l'adulte n'était nullement intimidé par cet haussement de ton.

-Tu m'aéreras la chambre aussi, termina-t-il tout sortant de la dite pièce avant de glisser une autre pique, ça empeste le renfermé....

L'adolescent se leva avec plusieurs jurons dans les airs, ruminant sa rage et son désir de vengeance dans sa barbe alors qu'il cherchait un bas de survêtement à enfiler. Son sac n'était même pas prêt pour les quelques jours en Suisse, le petit-déjeuner allait passer à la trappe, ce qui ne le dérangeait pas forcément.

Au final, la situation urgente de Lance se généralisa à toute la sélection qui, à vingt minutes, courrait dans tous les sens pour être prêt à temps. Ils n'avaient certes pas de grosses valises à faire, mais un simple sac avec plusieurs survêtements et maillots étaient tout de même nécessaire. Autant dire, que même la plus légère des tâches n'étaient pas préparée à l'avance quand on finissait l'entraînement à une heure si tardive.

-Coucou Bruna. fit doucement Ariana, qui avait pris de place juste derrière la brésilienne dans le bus qui les conduisit à l'aéroport, alors qu'elle penchait sa tête dans l'écart entre les deux sièges.

-Salut Aria.... répondit-elle dont la timidité habituelle ne s'était pas améliorée avec la prise par surprise de l'adolescente aux cheveux de blés.

Celle-ci fit un grand sourire, et après un coup d'œil jeté dans l'allée de bus, se détacha et s'avança d'un rang, pour prendre place à côté de sa coéquipière qui n'avait pas vu cela venir.

-Tu n'es pas trop fatiguée ? demanda la gardienne alors qu'elle rebouclait sa ceinture, avec son sourire qui demeurait éternel.

-Non, ça va.... murmura la brésilienne, tandis qu'elle pouvait voir les traits de sa coéquipière s'étirer, signe qu'elle était plus que satisfaite de sa réponse.

-On va donc pouvoir discuter ! clama-t-elle avec un peu trop d'enthousiasme, comme toujours, s'attirant quelques regards guères surpris.

Cette attitude enfantine fit sourire Bruna qui se sentait bien plus détendue, tandis qu'elle et sa coéquipière commencèrent à discuter de tout et de rien. La sélection française était encore fraiche, et n'en était qu'à ses débuts mais elle avait déjà eu de nombreuses interactions avec Ariana. Ce qui n'était bien sûr pas une surprise vu que quasiment tout le monde était dans son cas, la joie solaire de la gardienne était implacable et comme le soleil, se posait sur tout le monde.

-Je ne te l'ai pas dis ? fit la française d'origine telle un véritable moulin à parole, alors qu'elle remplaçait une conversation par une autre. Je vais avoir un chat !

-C'est génial ! s'étonna la brésilienne ce qui ne lui ressemblait pas mais la passion animale était capable de miracles inattendus il semblerait. Avant-hier encore, tu m'avais dis que ce n'était pas sûr en plus... Tu as parlé à ton frère ?

-Oui, comme d'habitude tu sais !

-Vous communiquez souvent ensemble ? demanda la brune, prise par une curiosité qu'elle aurait aimé éviter, mais certaines choses ne résistaient pas à la tentation.

-Tous les soirs, répondit l'adolescente aux cheveux de blés sans se rendre compte que son interlocutrice venait de se tendre à la réponse, cela nous permet de rester proches malgré la distance.

-Tu en as de la chance....répondit de manière involontairement froide Bruna alors qu'elle se gifla mentalement pour son comportement qu'elle jugea aussitôt comme terriblement déplacé.

-Comment ça ? interrogea Aria, qui avait parfaitement remarqué le changement d'attitude de son amie bien qu'elle ne le releva pas.

La brésilienne tarda à répondre à la question, elle n'était pas vraiment du genre à afficher sa vie privée à tout le monde. Maintenant, les rapports qu'elle entretenait avec Ariana était indéniablement plus élevés qu'avec quiconque. De plus, elle estimait qu'elle lui devait bien la vérité après avoir été, malgré tout, plutôt désagréable.

-Je n'ai plus vu mon frère depuis des années.... déclara-t-elle après avoir évacué une dernière once d'hésitation.

-Oh.... fut tout ce que put lâcher la blonde, alors qu'à son tour elle commençait à culpabiliser pour avoir manifester sa joie de ses rapports avec son frère de manière si explicite. Je suis désolé mais, si ce n'est pas indiscret, à quoi est-ce dû ?

-Quand mes parents se sont divorcés, commença à expliquer la brune qui bien qu'elle avait convenu d'être honnête cherchait malgré tout à vite expédier ce genre de révélations, ils ont chacun eu la garde d'un enfant, et malheureusement, ils ont coupé tout contact entre eux.

-Tu n'as plus eu de nouvelles de lui ?

-Je sais qu'il est dans l'équipe de l'Argentine.

La discussion s'était brutalement coupée après cette déclaration. Ariana semblait être en pleine réflexion alors que son esprit digérait la nouvelle. La brésilienne ne quitta pas son regard de la fenêtre, préférant laissé ses yeux vaquer à autre chose.

Bruna ? fit doucement la française tandis que sa coéquipière transférée tourna son regard vers elle, en attente d'une réponse.

-On va gagner ce match contre la Suisse, ensuite on gagnera la finale de qualification et tu pourras retrouver ton frère sur l'île de Lyocott. affirma avec une intense détermination la gardienne à défaut de pouvoir le faire à voix haute pour ne pas trahir la confiance donnée de son amie.

Les deux jeunes adolescentes mises à part, le trajet dans le bus avait été relativement calme dans l'ensemble, la plupart d'entre eux avait été plus intéressé par l'idée de poursuivre leur nuit, une idée qu'ils allaient à nouveau appliquer dans l'avion. Il fallait un peu plus d'une heure d'avion pour rejoindre Berne, la capitale de la Suisse, cela offrait alors une heure de plus pour se reposer.

Malgré l'heure relativement tôt, ce n'était pas le monde qui manquait dans cet aéroport. Heureusement pour eux, ils n'eurent nul temps pour se perdre, tous les préparatifs avaient été fait en sorte pour que la sélection française puisse rejoindre dès qu'elle pouvait un avion privée. Un privilège due certainement au statut de sélection d'un tournoi mondial, ou bien à la fortune personnel de Jiyu Kibo.

L'embarquement fut très rapide, le bus rejoignit l'arrière de l'avion afin de faire le vol au côté des seize joueurs, des deux entraineurs ainsi que les quelques personnes de l'équipe technique. 6 heures pile, et pas une minute de plus pour que l'avion décolla, commençant son trajet pour emmener les Boucliers Français au lieu de leur futur rencontre, une arrivée prévue à 7 heures 15 pour Berne.

Certains d'entre eux n'avaient pas perdu de temps pour effectuer la même chose que dans le bus, à savoir rattraper les heures de sommeils. Dans ce cas là, néanmoins, d'autres étaient plus absorbés par la découverte du vol en avion, leur baptême de l'air en quelque sorte. Le vol n'était pas prévu pour être long, ce qui rassurait certaines personnes claustrophobes qui n'attendaient qu'une chose, sortir de cette boite de conserve.

-Putain, j'arrive pas à dormir dans cet avion de merde ! se plaignit brutalement Amaïa Etche tout en se tortillant dans son siège, alors que le bruit des moteurs d'avion était le seul son qui régnait.

-Prend ton mal en patience Amaïa, indiqua avec calme Sayori, assise à côté d'elle, qui ne semblait pas être dans le même problème, tu dormiras mieux ce soir.

-Seulement si je ne dois pas encore rester jusqu'à point d'heures pour m'entraîner... grogna la petite aux cheveux d'ors tout en lançant un regard noir au responsable de son malheur, qui sans surprise était le sélectionneur national.

-La dure loi de l'amélioration ça.... fit remarquer la fille aux cheveux bleutée avant de poursuivre avec un ton plus vicieux. Avant hier, la méthode radicale du coach ne t'a pas dérangé dans mon souvenir....

-En même temps, il a gardé l'autre abruti d'albinos à l'entraînement jusqu'à une heure du mat !

-Il y a une tension sexuelle décidemment entre vous deux.... lâcha la plus grande des deux d'un trait.

Sa coéquipière au sale caractère la regarda avec de grands yeux, comme si elle repassait plusieurs fois la phrase dans sa tête pour s'assurer qu'elle avait bien compris le sens des mots. Une fois cela fait, elle se sentit bouillir de rage, tout en orientant son regard emplis de dégoût sur le garçon dont elles parlaient, profondément endormis à l'autre bout de l'avion. Cela la rassurait, au moins elle n'allait pas avoir à gérer un malentendu.

-Tu deviens folle ma pauvre.... rétorqua Amaïa alors qu'elle ne s'empêchait pas de secouer la tête pour essayer de chasser les mots qu'elle venait d'entendre.

-Quoi ? poursuivit Sayori qui semblait amusée de la manière que réagissait sa coéquipière. Tu as toujours son nom à la bouche quand il s'agit de l'insulter. Je ne fais que déduire l'inévitable....

-Non mais tu imagines quoi là ! commença à s'emporter la fille aux cheveux d'ors alors qu'elle baissa le ton par la suite comme quelques têtes s'étaient tournées vers elle. Je n'ai que faire d'un connard arrogant, si cela venait à changer, il faudra m'interner....

La bleutée ne répondit rien, se contentant de rire légèrement avant de détourner le regard. Cela n'amusait guère l'autre adolescente qui sentait venir un autre mauvais coup, et elle n'eu besoin de répéter trois fois "Quoi" pour obtenir sa réponse.

-J'ai des images dans la tête, expliqua-t-elle en étouffant ses derniers petits éclats, c'est assez obscène.....

-Je vais te tuer Sayori !

Sur ces mots, la petite se jeta sur son amie plus grande, bien que "amie" n'était plus le mot qu'elle avait à la bouche la concernant. Bien sûr, elle n'était pas hors de contrôle, sinon elle se ferait remarquée par Jiyu et là, elle pouvait être sûre que ça allait mal se finir. Sayori s'efforçait avec la plus grande force à ne pas entrer dans des fous rires alors qu'elle essaya de maitriser le fauve, déjà que les coéquipiers autour des deux filles les regardaient avec un mélange d'émotion dans les yeux, elle ne voulait pas attirer l'attention de tout l'avion. Elles ne purent s'empêcher de finir par rire ensemble alors que d'un mauvais mouvement, Amaïa envoya le téléphone de la bleutée contre le siège arrière, où plutôt, sur celle qui s'y trouvait.

-Désolé Emy.... marmonna la stratège des deux alors qu'elle essayait de regagner sa respiration après ce grand moment de puérilité.

L'autre joueuse transférée du Brésil ne les épargna pas d'un regard noir, alors qu'elle tendait le téléphone vers la bleutée. Cette dernière le récupéra et la remercia mais rien n'y faisait, l'autre avait déjà remis ses écouteurs.

-Tu ne veux pas que l'on discute ? proposa-t-elle après avoir attirée son regard. Au moins, ça nous changera de ce que l'on parlait avec Amaïa.

-Je n'ai pas spécialement envie. répondit la milieu de terrain aux cheveux noirs, d'une manière guère sociable.

-Décoince-toi un peu tu veux ? balança Amaïa sans détour avant de s'attirer un coup de coude de la fille à côté d'elle, moyen de reprocher le manque de tact.. Quoi Sayori ? Il y a un moment où il faut dire les choses....

-Excuse moi de ne pas chercher à avoir de rapport avec une fille qui fait que de se plaindre et l'autre qui a un esprit pervers des plus gênants.

Les deux coéquipières qui étaient en conflit précédemment se regardèrent, le même genre d'émotions coulaient dans leurs yeux. Elles avaient beaux être très différentes sur pas mal de points, il y en avait un qu'elles partageaient entièrement, la rancune.

-Très bien, trancha froidement la bleutée ce qui n'était pas son genre d'être aussi directe, reste dans ton coin si c'est ce que tu préfères. C'est malheureux dans cette équipe, entre ceux qui ne peuvent pas se supporter et ceux qui ne veulent pas briser la glace et essayer d'avoir un semblant de rapports humains.

-Tu n'es pas la capitaine à ce que je sache, fusilla la brésilienne, alors que le regard qui était dans ses yeux était féroce, donc je me passerai de tes remarques.

-Laisse Sayo', fit Amaïa qui semblait étonnamment calme ou plutôt désintéressée, on va refiler ce cas perdu à Oraino, ça le changera de Dermaz....

La stratège suivit, pour une fois, les conseils qui lui étaient donnés par la fille aux yeux bleus océans et tourna le dos définitivement, non sans asséner un dernier coup avant cela.

-Tu sais Emy ? Il y a quelque chose d'essentiel à la victoire dans une équipe. Quelque chose qu'aucun coach, pas même Jiyu Kibo ne peut apporter. L'esprit d'équipe. Il pourra nous entraîner et forger le meilleur jeu collectif, ce dernier sera toujours limité si on n'est incapable d'être unis.

La brésilienne ne répondit plus rien face à ses paroles tandis que les deux joueuses n'échangèrent plus un mot avec elle. Mine de rien, les mots l'avaient fait atteint et un semblant de travail de conscience s'était engagée en elle.

L'avion n'était plus qu'à quelques secondes de procéder à l'atterrissage, la nécessité des manœuvres réveilla au passage les dernières marmottes à profiter des temps d'inaction. Les joueurs débarquèrent et aussitôt les contrôles de sécurité passés, ils remontèrent dans leur bus qui prit la route pour leur complexe où ils allaient passer les prochains jours d'ici le match. Les deux heures de trajet dans la capitale les fit arriver finalement vers un complexe, plutôt isolé de la ville. Ce dernier était relativement modeste, loin d'être aussi grand que leur possession en France, il ressemblait à un petit gite en montagne, avec un terrain de football en contrebas.

Les français descendirent du bus, les sacs à la main alors qu'ils se dirigèrent devant le gite. Ils passèrent bien cinq minutes à attendre que Meldine revienne avec les modalités pour leur hébergement, tandis que Jiyu était entrain de passer quelques appels, certainement avec la fédération.

-Tout est prêt pour notre arrivée, annonça l'adjointe à son supérieur tandis qu'elle poursuivit avec une certaine grimace, en revanche, se ne sont que des chambres de deux.

-Des chambres de deux pour une sélection nationale du tournoi mondial ? soupira Jiyu avec sarcasme. Ridicule. Bref, je te laisse t'occuper rapidement de ce petit détail, je vais aller voir ce que l'on a pour l'entrainement, on sait jamais ce qu'ils nous ont laissé....

Sur ces mots, l'entraineur gagna l'entrée du bâtiment, alors que l'adulte brune, donna un léger coup de sifflet pour gagner l'attention de ses joueurs. Quelque chose qui marcha pour tous, sauf pour un certain attaquant argenté qui s'était éloigné pour passer son temps au téléphone..

-Léger imprévu. Les chambre sont par deux, alors on ne va pas perdre de temps avec ces futilités dignes d'un voyage scolaire de collégien. commença-t-elle à annoncer de manière ferme. Faites-moi quatre chambres de deux filles et quatre chambres de deux garçons. Vous êtes huit avec la parité parfaite, ça ne devrait pas être trop long....

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que les groupes commencèrent à se former. Certains n'avaient aucun problème à trouver un colocataire pour les prochaines nuits, d'autres en revanche n'avaient guère les connaissances ou l'envie. Tamara et Lance étaient les deux principaux dans ce cas là, bien que pour ce dernier, une rapide observation de certains de ses coéquipiers lui donna une excellente idée pour former des duos dans les chambres.....

-Pierre et Lance, vous aurez la chambre numéro 07, fit Meldine tout en notant les noms sur un carnet sous le regard neutre de l'ancien capitaine français et celui plus fourbe de l'attaquant aux cheveux d'ébènes qui oscillait entre l'adjointe et l'actuel capitaine.

Ce dernier, qui n'avait pas pris le temps de trouver un colocataire improviste, fronça les sourcils en comprenant le petit stratagème de Lance. Quelque chose qu'il avait compris dès qu'il avait vu l'attaquant arriver avec Pierre Godin, initialement Evan prévoyait de s'établir avec le défenseur, mais maintenant, comme il avait vu les deux autres binômes, il savait très bien qui il restait.

-Je t'ai pas noté toi d'ailleurs. remarqua l'adulte tout en tournant son regard vers le gardien titulaire, avant de replonger son regard dans le carnet. Alors, ça sera donc en chambre 05 avec....

La sélectionneuse n'afficha pas un rictus au moment où elle combla son blanc, un soupir de fatigue se libéra de ses lèvres alors qu'elle fixait ses joueurs d'un regard de frustration.

-Le bon côté des choses c'est que vous allez apprendre à mettre vos différents de côté.... marmonna-t-elle d'un ton guère convaincue avant de prendre la parole à voix haute après un magnifique coup de sifflet. Vous montez dans vos chambres maintenant, je vous veux sur le terrain dans une heure.

Les joueurs obéirent aux ordres de l'adjointe et prirent leurs affaires à la main, Evan faisait de même lorsque, arrivé dans le hall du batiment, il se rappela que son colocataire n'était pas informé de la situation. Il fit machine arrière pour voir Alexander qui se rapprochait de l'entrée, ce dernier semblait légèrement confus, après tout il n'avait rien écouté aux instructions alors, il suivit le mouvement.

-Un problème capitaine ? lança l'argenté avec un grand sourire narquois au moment où il arriva dans le hall pour voir l'autre le fixer avec insistance.

-Tu aurai pu trouver un autre moment pour être au téléphone. reprocha froidement le blond avant de soupirer d'ennui, autant dire que cette histoire ne l'amusait pas le moins du monde.

-Tu te prends pour mon père maintenant ? balança avec dédain le garçon au regard d'améthyste avant de poursuivre avec le même ton vicieux qu'il employait à chaque fois que leur conversation se tournait vers "le sujet". Entre nous, c'est toi qui aurai besoin du tien. Tu te ferais moins cogné par le premier venu.

Il avait beau avoir eu sa dose de piques sur cette fatidique nuit, les mots de l'argenté lui abaissait sa défense à chaque fois. Comme toujours le même sentiment de vulnérabilité revenait, et il ne le ressentait que trop quotidiennement pour le ressentir dans le seul endroit où il avait encore la paix. Mais non, il fallait que ce petit fouineur en décide autrement, d'autant plus qu'il commençait à citer des éléments de plus en plus précis.

Comme toujours, il tombait dans le piège, pour la plus grande joie d'Alexander qui s'éloigna avec le même rictus mauvais aux lèvres, bien que cette fois, il allait également le faire descendre de ses petits airs.

-Ce sont des chambres de deux, informa finalement Evan tandis que l'argenté se tourna vers lui tout confus, j'espère que tu es capable d'être mature pour quelques nuits, je n'ai pas envi d'encore râter ma nuit de sommeil par ta faute....

-Putain.... lâcha l'argenté quand il comprit à son tour ce que ça voulait dire. Par intuition, il tourna son regard vers les escaliers pour voir un garçon aux cheveux d'ébènes les épier, l'air narquois sur tout le visage.

-Lance ? demanda-t-il en faisant un signe de tête vers sa direction tandis que le reste de la question était limpide.

-Lance.

-Quel connard....

Les chambres étaient plutôt spacieuses, ce qui était le minimum lorsque l'on était contraint à partager tout son temps et toute son intimité avec quelqu'un que l'on connaissait depuis à peine quelques semaines. Du moins, c'était l'avis de Mélanie, cette dernière bien qu'habituellement calme et patiente, ressentait beaucoup d'appréhension pour les prochains jours, et pour cause, elle partageait sa chambre avec Tamara.

La rousse hermétique à tout rapport, actuellement entrain de vider sa valise et de ranger ses affaires délicatement dans la commode à côté de son lit, sans échanger le moindre mot avec elle.

L'adolescente aux cheveux bruns cendrés avait bien remarqué, depuis le début de cette sélection, l'aversion de l'autre pour le genre humain, c'était quelque chose d'évident et qui sautait aux yeux. Elle ne savait pas si Tamara était misanthrope, mais du moins, elle en présentait de nombreuses caractéristiques, et interagir avec une personne misanthrope n'était ni évident ni anodin. Les seules connaissances qu'elle avait de cela datait d'environ cinq minutes, à savoir la lecture d'un blog sur son téléphone qui traitait de ce sujet quand elle avait convenu avec les autres joueuses d'être la colocataire de la plus isolée de toutes.

De plus, depuis le match contre la Belgique, Tamara avait fait des efforts pour le collectif, des efforts qui restaient néanmoins minces, se résumant à une passe du ballon, de temps en temps. Bien sûr, ces "changements" dans son jeu avaient été bien trop minimes au goût du sélectionneur national, ce qui faisait que Tamara était toujours dans la liste des quelques joueurs qui devaient rester tard le soir pour s'entraîner.

Autant dire que les nuits de sommeils écourtées n'avaient fait qu'empirer son humeur, la rendant plus hostile qu'elle ne l'était déjà.

-Nous avons encore un quart d'heure devant nous, nous pourrions discuter ?

Mélanie proposa ce genre de légèreté tout naturellement, son objectif était clairement d'essayer de briser la glace et ce silence profond afin que l'atmosphère soit plus détendue. Elle ne reçut comme réponse, qu'un regard des plus noirs qui en aurait dissuadé plus d'un de poursuivre après cela.

-Nous pouvons aussi rien nous dire, c'est toi qui voit.

"Soyez vous-même et laissez-le être lui-même." Elle appliquait ce principe à la lettre, mais elle devait bien constater qu'au bout de quelques minutes, cela ne faisait pas avancer le schmilblick. La brune réfléchit alors à la suite, une partie d'elle était bien tentée de lâcher l'affaire, une chose qu'elle avait suggéré à Ariana chaque fois que la blonde tentait de diffuser sa joie à la rousse aux yeux d'azurs. De l'autre côté, il y avait un sérieux problème dans le relationnel de cette équipe, et il était évident que tout le monde devait y mettre du sien pour que cela marche, il fallait donc montrer l'exemple.

-Tu sais ? Je pense que j'arrive à comprendre ce que tu ressens.

Elle avait finalement optée pour la deuxième option, elle ne savait pas où ça la mènerait mais elle devait bien tenter quelque chose au nom du bien de l'équipe. Malheureusement, l'efficacité était toujours discutable, bien qu'au moins elle obtint une réaction, pas des plus plaisantes cependant.

-Tu es trop bête pour comprendre que je ne veux pas ta parler sérieusement ? balança avec une voix haineuse Tamara tout en la fusillant d'un regard des plus meurtriers.

-Sans doute trop bête d'essayer de mettre un peu d'ordre dans cette sélection.... rétorqua Mélanie d'une voix sèche, guère efficace pour poursuivre la diplomatie.

-Putain ! Il y a déjà Meldine qui me gonfle avec ça, tu ne vas pas t'y mettre, merde !

La rousse ne resta pas plus longtemps après ce moment d'explosion et partit en furie de la chambre. La brune se rendit compte qu'elle avait été peut-être un peu trop dans le "Soyez vous-même", mais elle n'avait pas l'intention de se laisser pourrir pour autant. Au moins, elle était restée honnête, elle espérait que Tamara interprète un jour cela comme une preuve qu'elle ne cherchait pas à la prendre en traitre. Elle ne s'attarda pas plus longtemps que ça à la réflexion, et suivit le même pas que sa colocataire.

Les prochains jours allaient être très long, Mélanie le sentait, mais en attendant, il était temps pour elle de rejoindre l'entraînement.

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Fin du chapitre 16.

Je vous rassure mes chers lecteurs, nous n'avons pas fait un bond de 4 mois dans le futur.... J'ai juste eu l'inspiration de vous écrire ce nouveau chapitre !

Petit point vite fait sur le précédent chapitre, l'incident du début de chapitre avec Blacky et Cie qui a été mentionné n'a pas été raconté auparavant, vous n'avez donc rien raté de cela, je vous rassure ! Vous en saurez plus au chapitre 18, le prochain chapitre sur les Dragons Noirs.

Je suis à peu près sûr que vous vous attendiez à un match.... Et bien non ! On va casser un peu l'aspect cyclique par lequel j'avais commencé avec cette fanfiction. A la place, nous avons un moment d'interactions entre tout ces OCs, j'espère n'en avoir délaissé aucun.....

On part avec le Japon au prochain chapitre ! Vous verrez si ça sera un match ou une pause :p :p

Merci d'avoir lu !