CHAPITRE 9 : Confrontations
Control what you can, confront what you can't.
Lexa ne plaisantait pas. Toute l'armée, tous les guerriers ont été mobilisés. J'ai suivi ma Heda jusqu'à sa tente, accompagnée de Clarke. J'ai toujours été la Natblida privilégiée. J'ai toujours eu mon mot à dire dans les affaires politiques et relationnelles. Sûrement parce que je suis plus vieille que les autres, que Lexa a plus confiance en moi. Avait plus confiance en moi. Tout le monde est retourné au Camp Jaha, avec Lincoln. Il ne sait pas que j'étais là, à ses côtés pendant tout ce temps, pendant de longues heures. J'ai demandé à Bellamy de ne rien le lui dire, je lui ferai face quand je serai prête. Ce que je suis loin d'être.
En attendant, elles s'installent toutes les deux autour de la table où reposent les plans de bataille. Je reste en retrait. Je ne suis pas là pour participer à la discussion cette fois-ci, je suis là pour répondre de mes actes, une fois les négociations terminées. J'ai été vu avec l'ennemie, et je n'étais pas prisonnière. Je pourrais très bien être jugée pour trahison.
"Le rétablissement de Lincoln a été --" Lexa cherche ses mots. Nous n'avions jamais réussi à ramener un Faucheur d'entre les morts. "--impressionnant. Personne n'a jamais survécu à ça." Ça lui arrache la bouche d'avouer que les Skaikru sont plus doués que nous dans un domaine.
"Ce n'est pas compliqué, vraiment. Il faut juste les garder en vie assez longtemps pour que la drogue quitte leur système. Je sais que l'on peut faire la même chose pour les autres."
"Tu auras ta trêve." Clarke est soulagée, et moi aussi. Ce ne sont pas les ennemis auxquels je m'attendais. Ils ne sont en réalité pas si différents que nous, on cherche tous à survivre.
"Merci."
"J'ai seulement besoin d'une chose en retour." Ça ne sent pas bon. Il ne me faut pas longtemps pour deviner ce qu'elle va réclamer, parce que j'aurai demandé exactement la même chose il y a de cela quelques jours. "Livrez-moi celui que vous appelez Finn." Le sourire de Clarke disparaît. "Notre trêve commencera avec sa mort."
Sur cette déclaration, on escorte Clarke à l'extérieur. Sans attendre une quelconque réponse. Une fois seules, je me tourne vers ma Commandante et ouvre finalement la bouche. "Non, Lexa. C'est une très, très mauvaise idée. Tu as vu ce qu'ils peuvent faire et l'aide qu'ils peuvent nous apporter ? Ils ne livreront jamais leur ami. Jamais."
Elle rigole d'un rire à moitié ironique, à moitié amusé. Elle s'approche lentement de moi. "À quel point les connais-tu dis-moi ? Tu as désobéi à mes ordres. Et voilà que je te retrouve avec eux, pas en tant que prisonnière mais en tant qu'alliée, qu'amie."
"Lexa, ce ne sont pas mes amis." Je baisse d'un ton. Parce que je sais très bien que c'est totalement faux, peut-être que mon mensonge est moins flagrant.
"Ne m'appelle pas comme ça. Je suis ta Heda !" Elle hurle. "Il a attaqué ton village, il a tué des personnes que tu connaissais. Des innocents. Il doit être puni pour ça."
"Très bien, je suis d'accord. Il doit être jugé, mais ne l'exécutez pas de la manière traditionnelle. Le sang ne doit pas répondre au sang. Si vous faites ça, la trêve n'arrivera jamais lieu."
"Maintenant tu utilises "vous" pour parler de ton peuple, à toi. Regarde-toi, même tes vêtements ne sont plus trikru. S'ils ne me livrent pas le garçon, je déclencherais la guerre. Nous devons répondre au massacre. 18 innocents ont été tué par leur faute à tous. Qu'est-ce qui t'est arrivé depuis ta fuite ? La Laena de Polis aurait été la première à réclamer vengeance."
"Ils ont sauvé Lincoln !" C'est à mon tour de crier. "Ils lui ont sauvé la vie, et ils pourraient recommencer avec tous les autres Faucheurs. Mais ils ne le feront pas si nous tuons l'un des leurs."
Sans même me répondre, Lexa part s'asseoir sur son trône. Elle aborde un masque impartial, elle ne changera pas d'avis. Deux guerriers viennent m'escorter en dehors de sa tente. "Inutile de préciser que tu es exclue du Conclave. Estimes-toi heureuse que je ne te tue pas pour trahison. Rappelles-toi : jus drein jus daun. N'oublie pas qui tu es."
On me pousse et on me jette littéralement par terre. Je me relève difficilement. J'en ai marre de tout ça, de cette dictature de la vengeance. Il a fait quelque chose de mal, mais il pensait sauver son peuple. Il a perdu l'esprit. Il mérite peut-être la mort, mais pas la mort horrible qu'on lui réserve. La nuit est tombée, je dois décider. Maintenant. Rester ou partir. Au loin, je vois Clarke être escortée jusqu'aux portes du Camp Jaha. C'est ma seule chance. Ma place n'est plus ici, elle n'est pas vraiment là-bas non plus mais j'y aurai plus d'utilité.
Je cours jusqu'à rattraper le petit groupe. J'ignore les regards pleins de jugement qui se posent sur moi. Eux, ils suivront leur chef comme des moutons. Moi je me rebelle. Nyko avait raison, mes parents m'ont élevée pour que je fasse ce qui est juste.
Je les rejoins juste au moment où quelqu'un crie d'ouvrir la porte. Je me faufile et arrive aux côtés de Clarke. Elle est étonnée et ne comprend pas, je le lis dans ses yeux. Mais après tout, qu'est-ce qu'elle a à perdre ? Elle me fait signe de passer devant elle. "Laena, tu le regretteras." C'est un des cavaliers masqués, je ne reconnais pas sa voix. Je l'ignore et continue d'avancer.
Finn se précipite aux côtés de Clarke qui ordonne la fermeture des portes. Elle l'emmène avec elle, pour probablement le mettre à l'abri. Moi, je suis perdue. Et je me demande si j'ai fait le bon choix. Tout le monde me dévisage. Ils ont peur de moi. Finalement, c'est Bellamy qui s'approche. Il lance un dernier coup d'œil aux deux guerriers qui restent plantés devant la porte puis m'attrape dans ses bras. Je suis un peu surprise dans un premier temps. Mais je finis par lui rendre le geste. C'est une étreinte de réconfort et de bienvenue, il sait que je suis seule.
On se détache, je le remercie. Un peu gênée. Nous rejoignons tous les deux le petit groupe qui s'est formé tout autour de Clarke, de sa mère et de Finn. Tout le monde l'interroge sur la possibilité d'une trêve et sur ce que Lexa lui a dit.
"Qu'est-ce qu'il ne va pas ?" Elle tourne la tête vers Finn. Les mots restent bloqués dans sa gorge, elle l'aime sincèrement. Ça crève les yeux.
"Ils te veulent." Tous les regards se tournent vers moi, mais je ne me démonte pas. J'endosse le rôle de messagère. Des murmures commencent à se faire entendre. "Si vous voulez la paix, vous devez leur livrer Finn."
"C'est vrai Clarke ? De quoi est-ce qu'elle parle ?" C'est Raven. Je ne la connais pas vraiment, mais elle est inquiète. Plus que n'importe qui ici. Les chuchotements grandissent de plus en plus.
"C'est leur offre." Elle confirme.
"Ce n'est pas une offre. C'est une punition. Pour ce qui est arrivé à leur village. Le sang pour le sang." Tout le monde est perdu. Le principal intéressé, Finn, est le seul à comprendre la gravité de la situation.
"C'est insensé. Et si on refuse ?" Bellamy me pose la question à moi. Il espère une bonne nouvelle, mais je ne peux pas lui en donner.
"Ils attaquent." Ma réponse donne lieu à des réactions auxquelles je ne m'attendais pas. Des cris fusent de part et d'autre du camp. La plupart réclamant qu'ils livrent Finn. 'Débarrassez-nous de lui !' 'Donnez le aux Terriens !'. Un mouvement de foule se déclenche. Encore une fois, je suis émerveillée par la solidarité qui règne parmi eux. Raven essaye de frapper un de ces types, Bellamy essaye de contenir son peuple. Après une autre provocation, elle finit par réellement donner un coup de poing à un homme de deux têtes de plus d'elle, puis à une des gardes. Des personnes commencent à se hurler dessus. Et moi, je suis perdue.
Il y a trop de mouvements, trop de bruit. Puis soudain, des accusations et des menaces à mon encontre éclatent. 'Et elle, elle fout quoi ici ?' 'C'est une complice !' 'Qu'on l'éjecte elle aussi !'. Avant que tout ne dégénère davantage on me saisit par le bras et on m'emmène à l'abri.
Bellamy m'a entraîné à l'intérieur, dans une petite pièce. Il s'assure que personne ne nous est suivi. "Fais-toi discrète, okay ? Tu devrais pas trop traîner dans le camp. Au cas où."
"Au cas où de quoi ? Qu'on m'attaque ? Je sais me défendre." Je me demande si j'ai bien fait de venir en fin de compte. "Et puis, j'ai rien fait de mal moi."
"Je sais. Mais aux yeux de tout le monde, tu fais partie de l'ennemi." Il soupire et passe sa main dans ses cheveux. J'ai remarqué qu'il fait souvent ça, lorsque son niveau de stress augmente. "Dis-moi, est-ce qu'il y a un moyen d'arrêter tout ça ?"
"Elle a laissé ses cavaliers à l'entrée. Ils attentent Finn. Si vous ne le livrez pas, elle tuera tout le monde dans ce camp. Il a pris 18 vies, elle vous propose de n'en prendre qu'une seule."
"Et on devrait accepter ce marché ?" C'est à mon tour de soupirer. Vu de ce point de vue, c'est plus qu'équitable pour eux. Après tout, ils ont décidé de le laisser impuni. "Tu sais que Finn a toujours voulu et a toujours tout fait pour avoir la paix ? Il était l'ami de Lincoln. Qu'est-ce qu'ils vont lui faire ?"
"Le feu, parce qu'il a tué des innocents." Je prends une grande inspiration. "Puis ils lui prendront ses mains, sa langue, ses yeux. Tous ceux qui sont en deuil auront le droit à un coup de couteau. Ce n'est qu'à l'aube que la Commandante mettra fin à tout ça. Mais personne n'a jamais survécu jusqu'au coup final."
"Et toi t'es d'accord avec ça ?" Il est clairement en colère.
"Non, mais il a pris 18 vies. Il ressentira la douleur des 18 morts. C'est notre façon de faire, c'est comme ça que nous aurons la paix. Je ... Je ne vois pas d'autres alternatives."
"Moi, j'en vois une. On refuse et on se bat." Je le regarde de longues secondes sans rien dire. Il sait très bien que la guerre les mènerait tous tout droit vers la mort. Moi je ne veux plus de morts inutiles, je ne veux plus de batailles. "La question que je me pose, c'est de quel côté tu seras ?"
Sa question me prend par surprise. L'éventualité de se retrouver en guerre me semble tellement improbable que je n'y ai même pas réfléchi. Alors je secoue la tête, je ne sais pas. Il est hors de question qu'on en arrive jusque là. Je m'appuie contre le mur et me laisse glisser au sol. Soudain, j'ai l'impression que tout le poids du monde se retrouve de nouveau sur mes épaules. Tout s'était arrangé, et tout se détériore de nouveau. C'est épuisant. C'est un vrai ascenseur émotionnel.
Ici, je craque. Une fois de plus. Des larmes silencieuses dévalent le long de mes joues. Je n'ai plus ma place nulle part désormais. Ni à Polis, ni à TonDC et encore moins ici. Peut-être que c'est moi qui apporte le malheur partout.
Bellamy s'assied à mes côtés et nos épaules se touchent. On reste dans cette position un long moment. "Tu sais, j'ai conscience que toi tu ne veux pas ça. Mais comprends qu'on ne peut tout simplement pas vous livrer l'un des nôtres." Je me rends compte que ça fait des années et des années que je n'ai pas eu une seule occasion de me confier à quelqu'un. Alors je commence à parler, je commence à tout raconter. Mon enfance, mes parents, Lincoln, les Faucheurs, TonDC, les Natblida. Tout, de long en large en travers. Il écoute silencieusement, respectueusement. Je parle de la solitude de Polis. Je raconte l'entraînement que l'on subit, et la mise en quarantaine de toutes émotions. Je parle pendant ce qui semble être des heures, jusqu'à ce que ma gorge soit asséchée et que mes pleures cessent.
"Tu sais Bellamy, je suis épuisée. Je suis exténuée même. De tout ça, de me battre et de survivre. J'aimerais m'enfuir quelque part, loin d'ici. Pour toujours."
"Moi aussi." Il parle pour la première fois depuis le début de mon récit. "Quand je suis arrivé sur Terre, la seule personne qui comptait pour moi, c'était Octavia. Puis au fur et à mesure, je me suis attaché. Protéger mes amis est devenu un véritable devoir. Savoir que la moitié de mon peuple est en danger dans cette stupide montagne, qu'un de mes amis va mourir dans les prochaines heures et que je ne peux absolument rien faire pour arranger les choses ça me tue de l'intérieur." Cette fois, c'est à mon tour de le réconforter. Alors je saisis sa main dans la mienne, un peu maladroitement. Je sais pas trop comment m'y prendre, je sais pas si c'est ce dont il a besoin mais je n'ai aucune idée de quoi faire d'autre. "Parfois, je me dis que j'aurais mieux fait de rester dans l'espace."
"C'est pas de ta faute tout ça."
"Un peu quand même. Crois-moi, tu m'apprécierais beaucoup moins si tu savais tout ce que j'ai pu faire."
"Surprends-moi."
"La liste est longue." Nous n'avons toujours pas lâché nos mains. "J'ai amené ma sœur à un bal ma mère a été tué. J'ai tiré sur Jaha pour monter dans le vaisseau et venir ici. J'ai pendu Murphy pour un crime qu'il n'avait pas commis, à cause de ça une petite fille s'est suicidée. Pour sauver ma peau, j'ai volé une radio ce qui a causé la mort de plus de 300 personnes dans l'espace. Quoi d'autre ? Ah oui j--"
"Arrête." Il est au bord des larmes. Tout ce qu'il m'a avoué, ça ne me fait rien. Ça ne change d'aucune façon ce que je pense de lui. "On commet tous des erreurs. Moi aussi j'en ai fait, pas les mêmes. Mais j'en ai fait, et des belles en plus !"
"Comme quitter TonDC ?" J'approuve. "T'as juste fait ce que tu pensais être juste. Et sans ça, on ne serait probablement pas là, assis à se vider nos sacs."
"Je t'aime bien, Bellamy." On se regarde dans les yeux pendant de très longues minutes. J'ai l'impression qu'il lit en moi, et que je lis en lui. J'ai trouvé quelqu'un qui me comprend, quelqu'un qui accepte ce que je suis et ce que j'ai fait. J'essaye de parler, mais aucun mot de sort de ma bouche. On continue de se fixer. Encore et encore.
C'est des bruits de pas qui nous détache l'un de l'autre. On se relève en trombe. Je n'ose pas le regarder maintenant. C'est bizarre, mon cœur s'est emballé et il a du mal à ralentir maintenant. Un garde passe, sans nous porter grande attention.
"Tu devrais peut-être aller voir Lincoln. T'en as besoin." Je ferme les yeux un instant. Ces confidences, elles m'ont permis de me ressourcer. Je pense que je suis prête à me confronter à lui maintenant, mais ...
"Tu viendrais avec moi ?" Il acquiesce.
***
J'hésite avant de pénétrer dans la pièce. Ma conviction s'effrite un peu. C'est Bellamy qui me pousse dans le dos. C'est ainsi que j'atterris en face de lui. Il lève la tête, et nos souffles se coupent à tous les deux. Il est en bien meilleur état qu'il y a quelques heures. Je retrouve le Lincoln de mon enfance. En un peu plus grand et un peu plus musclé.
"Laena." Je sais pas qu'est-ce qu'il essaye de dire. Je ne sais pas si je dois m'avancer ou partir. Je suis complètement figée. Mais il ouvre grand ses bras.
Sans y réfléchir plus longtemps, je m'élance et me jette sur lui. Littéralement. Je le serre fort dans mes bras, comme quand j'avais 6 ans. Je sanglote dans son coup lorsque son étreinte se referme sur moi. Je murmure que je suis désolée encore et encore. Il me caresse les cheveux, et j'ai l'impression d'être à ma place. Je suis redevenue l'enfant complètement paumée que j'étais.
Je me redresse pour lui faire face. "Lincoln ... Je suis tellement désolée d'être partie comme ça. De tout avoir abandonné --"
"Tu ne dois t'excuser pour rien du tout Laena." Entendre sa voix, qu'est-ce que ça m'a manqué. "On est réuni maintenant. Tout va bien se passer. Tu m'as tellement manqué."
Je le reprends dans mes bras. J'ai envie de tout lui raconter, comme je viens de le faire avec Bellamy, mais j'ai le sentiment que je ne peux pas. Quelque chose m'en empêche, c'est peut-être la distance qu'il y a eu entre nous qui n'est pas encore comblée.
Abby arrive. Je me relève mais ne lâche pas la main de Lincoln. Je n'ai plus jamais envie de la lâcher. La docteur vérifie l'état de santé de mon presque-grand-frère et tout va bien. Elle m'explique que maintenant que la drogue a complètement quitté son système, il ira de mieux en mieux. Je suis soulagée. Elle remplace ensuite ses pansements à l'épaule et au coup.
"Est-ce que tu as essayé de raisonner Lexa ?" Le présent nous rattrape bien vite. Bien entendu, il est aussi préoccupé que moi par tout ce qui se passe.
"Oui mais elle ne veut rien entendre. Elle m'a éjectée du Conclave." Je vois à sa tête qu'il ne comprend rien. "J'ai désobéi à un de ses ordres. Mais c'est pas grave, en réalité un poids est enlevé de mes épaules." Il est aussi soulagé que moi. Etre une Natblida, c'est dangereux. Et nous avons bien assez de danger comme ça sans avoir du sang noir qui coule dans nos veines.
On parle un petit peu, Bellamy se rajoute à la discussion. Je lui pose des questions sur sa vie et lui sur la mienne. Il m'explique comment il a rencontré Octavia et les autres, il me parle de ce qu'il s'est passé pour qu'il devienne un Faucheur. On apprend beaucoup l'un sur l'autre et je comprends qu'il y a beaucoup de choses à rattraper. Le temps passe très rapidement. Bellamy finit par mettre fin à la conversation.
"Il faudrait qu'on se repose. Demain va être une longue et dure journée." On acquiesce tous les deux, je tombe de fatigue. Alors on quitte la salle et il me dirige vers une tente inoccupée. Il y a des vêtements de rechange sur le lit de fortune.
"Voilà ton nouveau chez-toi. Si t'as besoin de quoi que ce soit, je suis pas loin. D'accord ?"
"D'accord." On reste planté là sans trop savoir quoi dire. Je me balance d'un pied sur l'autre et regarde partout sauf dans ses yeux. "Bon, il est l'heure de se dire bonne nuit."
"Sûrement." Je regarde le ciel et les étoiles qui semblent plus brillantes que jamais. La pleine lune éclaire presque aussi bien que le soleil. C'est reposant, ça m'apporte une certaine sérénité. Lorsque je baisse la tête, nos regards se croisent. Et un centième de seconde plus tard, sans comprendre comment, nos lèvres se rencontrent.
Je suis bien incapable de dire qui a fait le premier pas. C'est comme si nous étions synchronisés à la perfection. Mais pour la première fois depuis si longtemps mon cerveau se vide. J'oublie tout. Absolument tout. Je m'autorise à lâcher prise et à écouter mon cœur et mes sens. Ma tête tourne un peu, il y a une vraie explosion dans mon cerveau. Je ne suis plus que sensations. Mes mains passent dans ses cheveux, les siennes reposent sur mes joues. On recule de plus en plus à l'intérieur de la tente sans un mot. Et pour une fois, ce qui devait arriver arriva.
**********************
chapitre 9 posté
encore une fois, (presque) toutes les scènes viennent tout droit de mon imagination. Du coup c'est plus compliqué à écrire. Je me suis aussi rendue compte qu'imaginer Bellamy dans une situation plus ou moins romantique est assez difficile ... Il y aura plus d'action dans le chapitre 10 !
~ Nina
N'OUBLIEZ PAS DE VOTER ET DE COMMENTER
PS. J'ai pour projet d'écrire une autre histoire de science-fiction tout droit sortie de mon imagination cette fois (les premiers chapitres sont déjà écrits). J'aimerai savoir si ça vous plairez et si vous voulez que je la poste ici sur Wattpad. Dites moi dans les commentaires.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro