"Awaken by the sound of a screaming owl. Chasing leaves in the wind, going where                we've never been."

Cela fait des heures que je suis assise ici dans le silence. Ils ont amené mon camarade prisonnier je ne sais où. Personne ne daigne m'interroger, me torturer ou je ne sais quoi. On me laisse juste là, seule en train de pourrir. Et ce n'est définitivement pas la meilleure façon de récolter des informations.

Je profite qu'il n'y ai personne pour m'étirer les jambes et me rasseoir dans une position plus confortable. C'est difficile de rester immobile pendant autant de temps. Je commence à douter de mon Plan B : se rendre pour apprendre des choses sur nos ennemis puis s'échapper. Tout d'abord je n'apprend rien du tout et ensuite j'ai rapidement pris conscience que cela va être très difficile, voir impossible, de quitter cet endroit sans aide extérieure. Ils sont beaucoup trop nombreux, il y a beaucoup plus de survivants que ce que je m'imaginais. Et personne ne sait où je suis. Personne ne viendra me sauver. Règle #2 : Ne jamais perdre espoir même dans les situations les plus désespérées.

Après mettre correctement installer, les portes s'ouvrent avec grand bruit. Bellamy. Accompagné de leur chef et de gardes. Ils le font s'asseoir à la même place que toute à l'heure. Il n'a pas l'air vraiment ravi. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ou ce qu'on a pu lui dire mais en tout cas ils n'ont pas l'air décidés à le relâcher. "Bellamy n'oublie pas que nous voulons retrouver tes amis autant que toi."

Alors que tout le monde est sur le point de nous laisser en tête à tête, la porte s'ouvre une nouvelle fois. Le garçon de toute à l'heure, Murphy, rentre. Tiens, un nouveau camarade de cellule. "Qu'est-ce qu'il fait là lui ?" Bellamy a vraiment l'air de le détester du plus profond de son cœur.

"Excusez-moi, monsieur. Docteur Griffin a autorisé M.Murphy à quitter les soins." Dit une femme blonde. Elle est immense et a le regard déterminé. Elle aurait probablement fait une excellente guerrière si elle était née trikru.

"Mettez-le là-bas, commandante Byrne." Avec l'aide d'un autre garde, ils l'attachent au troisième mur. On se dévisage tous les trois.

"Et bien ... ça va être marrant." remarque sarcastiquement le nouveau venu. Bellamy s'apprête à faire une remarque cinglante mais des coups de feu retentissent dehors. Tout le monde sort précipitamment nous laissant ici tous les trois. On va bien s'amuser.

***

Personne ne nous met au courant de ce qu'il s'est passé. Un silence de mort pèse sur nous trois. Il y a de l'électricité dans l'air, entre chacun d'entre nous. On s'accuse tous mutuellement d'être des meurtriers. Bellamy fixe Murphy, méchamment. Il y a un tel haine en lui. De la haine et de la tristesse. Tout comme chez Murphy, et tout comme chez moi. On a probablement beaucoup de points communs tous les trois. Après tout, je n'ai aucune idée de ce qu'était leur vie dans l'espace.

Notre silence est brisé par un cri. Un cri de femme. Un cri empli de douleur.

"Ouais, ça tu vois, c'était moi au camp des Terriens." dit Murphy, s'adressant à Bellamy. "J'ai fait tout ce que j'ai pu pour ne pas crier, mais-"

"Mais finalement, tu as cédé et tu leur a tout dit."

"Et toi tu ne l'aurais pas fait parce que tu es bien meilleur que moi, c'est ça ?"

"Exactement ! T'as tout compris." La tension monte de plus en plus. Elle est presque palpable. Murphy aborde un petit sourire ironique. "Je ne suis pas un traître. Je ne leur ai pas dit où ils pouvaient nous trouver."

"Et moi je l'ai fait. Oui je l'ai fait. Après avoir été torturé dans leur prison pendant 3 jours. Mais vas-y, continue de croire que je suis un traître et un lâche même si tu es ici, tout comme moi." Bellamy a l'air surpris et un peu choqué par cette déclaration. Moi aussi à vrai dire. La torture n'est pas tellement utilisée en réalité, à moins qu'il n'y ai pas d'autre alternative. En général c'est soit tu nous aides, soit tu meurs. Et ça s'arrête là. On ne cherche pas à s'embarrasser de prisonniers, sauf si la gravité de la situation l'exige.

Les cris continuent. Moi, je ne bouge pas le moindre petit doigt. J'écoute ce qu'ils disent, apparemment le Peuple Du Ciel doit encore travailler leur cohésion de groupe. Mais Murphy décide de me prendre à parti.

"Raconte-lui qu'est ce que vous faites à vos prisonniers." Je tourne lentement la tête vers lui. "Vas-y raconte!" A lieu alors un duel de regard. Le premier qui baissera les yeux aura perdu. Dommage pour lui, il est tombé sur la mauvaise personne. La haine et la colère montent petit à petit en lui. Je le vois. Il me déteste, il nous déteste, il déteste le monde entier. Moi je les déteste aussi, je les déteste tous. Mais je ne le montre pas, jamais. Mon indifférence l'énerve d'autant plus. Le rouge lui monte au joues et ses mains commencent à trembler. Il est à deux doigts de craquer lorsqu'un nouveau cri retentit. Un cri d'homme, plus lointain cette fois. On tourne tout deux la tête en même temps. Cela vient probablement de l'extérieur du camp. Notre duel prend fin : c'est un ex æquo.

"Je me demande ce qu'ils ont bien pu lui faire à lui." Si il n'arrête pas avec ses remarques, je vais commencer à sérieusement m'énerver. "Dis-moi, tu penses qu'ils sont en train de faire quoi ? De lui arracher les ongles ou bien de lui brûler le visage ? Peut-être même qu'ils lui coupent les jambes ?"

"Ou alors ils se défendent contre des envahisseurs."

"Bien sûr." Il met quelque secondes avant de répondre, il ne s'attendait pas à ce que je parle. "Ils se sentent menacés par 100 'envahisseurs' qui n'avaient aucune idée de leur existence jusqu'à ce qu'un des leurs se fasse transpercé par une lance."

"100 envahisseurs inconnus venant de l'espace qui ont brûler des centaines et des centaines des leurs."

"On s'est défendu contre des sauvages qui ont essayé de nous tuer à plusieurs reprises." Je m'apprête à répondre et a bien lui faire comprendre que premièrement, nous ne sommes pas des sauvages et deuxièmement, la lâcheté de leurs actes dépassent notre prétendue cruauté. Mais je suis interrompue.

" 'On' ? Murphy tu te moques de moi j'espère ? Tu les accuse de meurtre que toi-même a commis. Charlotte s'est suicidée à cause de toi, tu as tué deux des nôtres lâchement, tu as essayé de me prendre et tu as tiré sur Raven. Toi aussi t'es un meurtrier, et ne dit plus jamais 'On' s'il te plait." Bellamy semble plus énervé après lui qu'après moi. Ce qui m'étonne un peu quand même. N'oublions pas que nous sommes censés se détester de plus profond de notre cœur

"Et après c'est moi qu'on traite de sauvage. Sauf que nous, on ne se tue pas entre nous." Ils se taisent. Personne n'est innocent dans cette histoire. Personne. Et on le sait tous au fond.

***

La nuit est désormais tombée. Il devient de plus en plus difficile de rester éveillée. Mais il est hors de question que je m'endorme. Mes deux camarades eux aussi luttent contre le sommeil. Nos yeux se ferment et se réouvrent après un petit sursaut.

Ce petit manège se reproduit de nombreuses fois lorsque j'entends les portes s'ouvrir.

Le garçon qui était avec Bellamy lors de notre 'rencontre' rentre. "Debout!" Il s'agenouille en face de Bellamy. "Nous partons à leur recherche." Et il coupe ses liens avec une grosse pince métalliques

"Finn, il était temps." Il se relève et ils commencent à quitter la pièce sans même un regard. Mais s'était sans compter sur Murphy.

"Attendez ! Et moi alors ?" Bellamy se tourne vers son ami, Finn, qui lui fait un "non" discret de la tête. Mais il n'en tient pas compte, saisit la pince qui a servis à le libérer et s'avance vers Murphy. La colère émane de lui. On pourrait presque voir un nuage rouge sang qui l'entourerait. Son ami essaye de l'arrêter et Murphy a un mouvement de recul. La peur à remplacée la colère. On croit tous qu'il va le frapper, qu'il va le tuer même. Mais non, il se contente de couper ses liens à lui aussi. Ses mains, cependant restent attachées.

"Il vient avec nous."

"Hors de question."

"Il a été dans le camp des Terriens."

"Il a raison, je peux vous y amener." Finn n'a pas l'air convaincu. Une fille, probablement leur guetteuse les averti que quelqu'un approche. Il n'y a plus de temps.

"Tres bien, mais on l'emmène aussi alors." Le garçon au cheveux longs me montre du doigt. Mes deux ex-camarades prisonniers n'ont pas l'air d'accord. "Je ne fais pas confiance à Murphy. Et puis elle aussi doit savoir où se trouve ce camp. Elle pourrait nous être utile."

Pas le temps de se battre. Bellamy cède et me détache à mon tour avant de me relever. On sort tous ensemble de cette stupide prison.

Après avoir retrouvé un autre de leur complice, Sterling, on ne rencontre pas de difficultés particulières pour quitter le camps encore en pleine construction. Il n'y a pas encore de barrière ou de remparts. "Vous pensez que quelqu'un nous a vu ?" Bellamy me pousse pour que j'avance plus vite. Il ne m'a pas lâché le bras depuis que nous avons quitté notre cellule.

Nous continuons d'avancer lorsque soudainement des lumières sont braquées sur nous. Nous avons tous un léger mouvement de recul face aux deux personnes en face à nous.

"Vous êtes en retard." Je reconnais la voix de leur guérisseuse.

"On a décidé de ramener de la compagnie." Finn nous désigne, moi et Murphy, de sa tête.

"Murphy est la seule personne ayant été dans leur camps et, elle, elle pourrait nous être utile." explique Bellamy. L'homme et la femme me dévisage longuement. Ils sont méfiants et ont peur de moi. Je ne vais pas mentir, ça fait se sentir puissant d'être crainte.

La femme tend deux armes à feu à Finn, on peut lire l'inquiétude sur son visage. Elle ne me quitte pas des yeux une seule seconde. Le garde qui l'accompagne donne quand à lui une arme plus imposante et sûrement plus dangereuse à Bellamy, probablement un fusil. "Tenez, trouvez mon fils. Il s'appelle Nathan Miller."

"Ramenez-les à la maison."

Sur ces mots, nous nous enfonçons dans la forêt tous les six. Sans aucune hésitation. J'ai bien compris que tous les Skaikru n'ont pas les mêmes priorités. Voilà quelque chose d'intéressant.

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deuxième chapitre (corrigé) ...

... pour l'instant je suis un peu obligée de suivre le fil conducteur de la série, mais dès que je m'en éloignerai (assez vite normalement) les chapitres devraient être plus longs et plus consistants.

J'espère que ce chapitre vous a plu, si c'est le cas n'oubliez pas de cliquer sur la petite étoile. Et commentez pour me dire ce que vous en pensez. Merci beaucoup beaucoup !

  ~ Nina