Chapitre 9
Ils venaient d'entrer chez le vieux Jo. Ce dernier n'était pas si vieux, mais quand ils étaient enfant, l'homme leur paraissait vieux, alors ils avaient continué à l'appeler ainsi même en grandissant.
- Dîtes-moi que je rêve. La petite Dailya Tanner et le petit Judd Ryder, de nouveau ensemble.
- Bonjour Jo. Dirent-ils en même temps.
- Vu vos petits yeux, vous venez de faire une garde. Allez à votre table, elle est libre. Je vous sers comme d'habitude ?
- Oui. Dirent-ils de nouveau en même temps.
Ils se sourirent. Puis ils allèrent à leur table.
- Tu es donc revenue manger ici depuis ton retour. Lui dit-il.
- Oui. La première fois, c'était lors de mon réaménagement. J'avais fini tard. Je n'avais pas fait les courses. Alors je suis venue souper et même déjeuner le lendemain matin. Puis le premier jour de ma première garde. Et une autre fois, je ne sais plus quand. Mais c'était bizarre de venir ici sans toi.
- Je pensais pareil en venant. C'est pour ça que je venais rarement. Même Grace ne connaît pas ici. Ou alors, elle vient sans moi.
- Pourquoi ne pas l'avoir amené ?
- Parce que c'était notre endroit.
Il la vit rougir. Sans réfléchir à son geste, il tendit sa main droite pour caresser sa joue gauche. Elle était chaude sous ses doigts.
Il fut surpris, mais sourit quand Dailya posa sa main gauche sur la sienne.
- Tu m'as manqué toutes ces années.
Il sentit son cœur battre dans ses tempes en entendant cela.
- Toi aussi, tu m'as manqué.
- Désolé, les amoureux, j'ai vos plats.
Ils se séparèrent en rougissant. Jo déposa leurs assiettes et leurs tasses devant eux.
- Merci.
- Bon appétit, les petits.
- Tu crois qu'il nous appellera comme ça tout le temps ? Lui demanda Dailya.
- Je pense. Il reste le vieux Jo pour nous.
- Pas faux.
¤¤¤
Ils déjeunaient tranquillement parlant de leurs enfances puis du fameux complexe où ils étaient encore allés la veille.
- Avec le Capitaine Strand, nous avons fait un rapport pour que l'établissement ferme. Ce n'est plus possible de faire des interventions là-bas. Vous les pompiers, vous risquez de vous blessez ou pire en aidant les gens. Et nous en tant que paramédics, nous avons des soins assez importants. C'est trop dangereux. Nous les avions prévenu la dernière fois.
- Je crois avoir entendu une des personnes présentent qu'ils allaient porter plainte.
- Qu'ils le fassent. Ils ont bien raison.
- Oui.
Il voulait lui demander quelque chose, mais il ne savait pas trop comment lui demander.
- Judd ? Qu'est-ce que tu as ?
- Tu n'es pas obligé de répondre, si tu n'es pas à l'aise.
- Judd. Demande.
- Tu as connu Carlos au moment de ce qu'il t'est arrivé ?
- Oui. Quand c'est arrivé, j'étais perdue. J'ai marché au bord de la route, les vêtements déchirés. Une voiture s'est arrêté. C'était une femme. Elle m'a conduite à l'hôpital. Je n'acceptais que les médecins femmes. Puis la police est arrivé. Même si le policier ne s'approchait pas, je n'étais pas à l'aise. Carlos qui était là en tant que formation pour l'académie de police a dit à son supérieur qu'il allait s'en occuper. Il s'est approché de moi, mais pas trop, juste assez pour que je l'entende alors qu'il parlait doucement. Il m'a dit de ne pas avoir peur de lui. Que je craignais rien car il était gay. Je ne sais pas pourquoi, mais la façon dont il l'a dit, ça m'a fait sourire. Et j'ai su à son regard et surtout à la façon dont il regardait son supérieur, qu'il disait vrai, mais qu'il ne voulait pas que cela se sache. Je lui ai tout raconté. C'est le premier homme qui a pu touché ma main après ce qu'il s'est passé. Grâce à lui, j'ai pu accepter, au fil des jours, le contact masculin. Il venait presque tous les jours prendre de mes nouvelles. Il m'a avoué que j'étais la première personne à qui il avait fait son coming-out. Une amitié est née à ce moment-là. Quand j'ai décidé de quitter le Texas, nous sommes restés en contact. À la mort de mon père, il est venu me soutenir. Puis après, j'avais tellement de travail aux urgences puis avec ma formation, que les messages se sont espacés. Et j'avoue que depuis mon retour, te revoir, puis Tommy et ensuite mon nouveau grade, je n'ai pas pensé à le contacter. Mais je languis de passer une soirée avec lui. Et T.K. C'est un bon gars. Je suis heureuse pour eux. Heureuse que Carlos assume qui il est.
- Carlos est aussi un bon gars. Je suis heureux qu'il a été là pour toi, alors que moi...
- Tu ne savais pas. Sinon tu aurais été là. Je le sais maintenant.
Il serra sa main gauche qui venait de prendre sa main droite dans la sienne.
- Oui. Je ne t'aurai pas laissé. Je ne t'aurai pas quitté d'une semelle. Tu en aurais eu marre à force.
Elle lui sourit. Il se rendit compte combien elle était belle quand elle le faisait. Non. Elle était toujours belle. Elle l'était depuis toujours, mais il lui avait fallu des années pour s'en rendre compte.
- Au fait, c'est moi qui paie. T.K l'a dit, je dois être galant avec sa capitaine.
- Judd, c'est bon.
- Non. Ça me fait plaisir.
- Bien. Alors merci.
Il se leva puis alla payer.
En sortant, avant de rejoindre sa voiture, Dailya l'attira vers elle, mais surpris, il avait tourné la tête. Ce qu'il fait que le baiser qu'elle voulait lui faire sur sa joue droite, finit sur ses lèvres.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro