≍42. Assaut ≍
Maiko s'était réveillée dans la voiture, complètement affalée contre la portière. Sur ses épaules se trouvait la veste de costard noir de Naomasa, et elle le remercia mentalement. Elle était frigorifiée. Elle jeta un coup d'œil à l'homme à côté d'elle qui conduisait, les sourcils froncés. Il n'avait pas remarqué qu'elle n'était plus endormie.
Elle se rappela alors le combat qui s'était déroulé avant sa perte de connaissance. Elle avait littéralement écrasé son adversaire, et malgré la haine de l'avoir vu lui échapper entre les doigts, elle était fière d'elle. Elle n'aurait jamais imaginé lancer une attaque de cette envergure, et pourtant, sa haine envers Black Circle l'avait boostée.
Puis elle se souvint, dans un flashback trouble, de Katsuki. Et du baiser qu'ils avaient échangé. Son coeur rata un battement, et elle se redressa vivement sur son siège, faisant tomber la veste sur ses cuisses. Naomasa sursauta, ne s'attendant pas à la voir bouger.
— Maiko ? Tout va bien ?
La jeune fille répondit rapidement, évitant de regarder son supérieur dans les yeux. Elle avait l'impression de sentir la chaleur des mains du blond sur son visage, et sur des hanches.
— J'ai été impressionné tout à l'heure. Je savais que tu avais de la puissance à revendre, mais de là à inonder le pont...
— Je ne pensais pas en être capable non plus... Et le contre coup est plutôt fort. Combien de temps j'ai dormi ? demanda la jeune fille.
— À peine dix minutes. J'ai prévenu tout le monde de ce qu'il s'est passé. On rentre pour ce soir, demain, on règlera les détails.
Maiko hocha la tête. Vingt minutes plus tard, elle se trouvait sous la douche, l'eau chaude effaçant toute trace du combat. Elle passa son index sur ses lèvres, et lâcha un petit gloussement sans s'en rendre compte.
Elle ne l'avait pas vu venir. Elle n'y avait jamais réellement pensé, mais elle s'était vraiment attachée à Katsuki. Elle ne l'aurait sans doute pas remarqué s'il n'avait pas agi, trop concentrée sur Black Circle et ses parents.
Les piques qu'ils se lançaient à longueur de temps, leur façon de se mesurer l'un à l'autre, et malgré tout, l'inquiétude qui naissait entre eux. Elle avait surpris quelques uns de ses regards.
Le sourire idiot qui flottait sur ses lèvres disparut. Comment osait-elle penser à son bonheur, alors que sa mère était toujours dans le coma, fragile et maigre, dans son lit d'hôpital ? La culpabilité l'envahit.
Elle ferma le robinet, coupant l'eau qui tombait sous la forme de pluie sur sa tête. En ouvrant la porte de la cabine, l'air frais la fit frissonner, et elle se dépêcha de s'enrouler dans un peignoir. Quelques minutes plus tard, elle se jeta dans son lit, et se cacha sous sa couverture.
Elle repensa à Katsuki, et ses yeux rouges. Ils n'avaient pas eu le temps de parler. Elle hésita à prendre son téléphone. Sa main trembla au dessus de son écran verrouillé, et elle se reprit.
— Pas maintenant, pas tout de suite...
Elle reposa sa tête sur son oreille, et chercha le sommeil difficilement.
≍
La journée du samedi passa lentement. Maiko avait l'impression d'être anesthésiée. Les sons lui paraissaient étouffés, les images ternes, des mouvements lents. Elle était encore fatiguée, et son corps le lui faisait bien ressentir.
Elle n'avait même pas répondu aux piques mesquines de Takamasa. Ochiyo la regardait inquiète. Elle partit voir Naomasa pour lui demander s'il avait une idée du pourquoi la jeune fille se comportait comme ça. L'inspecteur supposa que c'était parce qu'elle avait réussi à vaincre l'un des membres de Black Circle, mais qu'il s'était échappé devant ses yeux. Ochiya hocha la tête, peu convaincue.
Un téléphone sonna, puis un autre, et bientôt tous les policiers du commissariat se mirent à décrocher tous les téléphones. Maiko se redressa sur sa chaise, intriguée des évènements.
— Il semble qu'un vilain soit en train d'attaquer à Shibuya ! Non attendez, ils sont deux ! s'écria un policier en cachant la partie basse de son téléphone fixe. Il y a beaucoup de civils sur place !
— Buto, tu pars avec Takamasa à Shibuya. Vous vous occuperez de les mettre à l'abri en collaborant avec les héros. Ochiyo, tu les couvres de loin.
Les deux policiers acquiescèrent aux ordres de leur supérieur, alors que Maiko enfilait déjà sa cape sombre sur ses épaules.
— Attendez, il semblerait qu'il y a également un problème à Tartarus ! s'exclama Mitsuo. Il paraissait effrayé.
— Tartarus ? C'est quoi exactement ? demanda Maiko en voyant l'air paniqué et sérieux de ses camarades.
Naomasa passa une main dans ses courts cheveux et soupira. Il faisait les cents pas devant son bureau, les sourcils plissés, et sa main sur le menton.
— Partez pour Shibuya, je m'occupe de Tartarus, ordonna-t-il soudainement.
— C'est de la folie ! hurla Takamasa en frappant son bureau de son poing. L'attaque à Shibuya est certainement une diversion pendant que quelqu'un attaque la prison ! Les pires criminels y sont retenus, il faut y aller !
— Je le sais très bien ! renchérit Naomasa en haussant la voix. Il lança un regard noir à l'homme qui s'opposait à lui. Ici, c'est moi qui commande. Alors, vous trois, vous allez à Shibuya, et vous aidez les civils avec les héros. Je me charge de prévenir le monde qu'il faudra pour Tartarus.
Maiko observait l'échange silencieux qui se déroulait maintenant devant elle. Ils s'envoyaient presque des éclairs avec leurs yeux. Elle n'avait jamais vu le détective s'énerver. Il était quelqu'un de posé, alors la situation devait vraiment être critique. Takamasa jura en donnant un coup de pied dans sa chaise, qui roula dans la pièce avant de se prendre le mur.
Ochiyo posa une main sur l'épaule de Maiko. Elle sourit doucement, et l'entraîna à sa suite. Takamasa venait de partir, encore énervé. Ils montèrent dans une voiture de police, et roulèrent jusqu'à destination. Lorsque Maiko ouvrit la portière arrière, le bruit de l'extérieur assaillit ses oreilles.
Des dizaines de personnes courraient dans tous les sens et criaient de peur. Quelqu'un la bouscula pour partir plus loin. Depuis qu'All Might était parti en retraite, un an auparavant, les gens s'affolaient plus facilement. Même si des héros comme Endeavor ou Hawks assuraient parfaitement la sécurité des citoyens tokyoïtes, la disparition du symbole de la paix avait entraîné avec elle le sentiment de sécurité de tout le monde.
— Buto, t'as l'autorisation de Naomasa pour aider les autres héros qui sont dans le coin, fit Ochiyo. Takamasa s'occupera du sud, et moi du nord. Si tu as un problème, contacte nous avec ça.
La femme lui tendit une petite boîte noire, que Maiko accrocha à sa ceinture. La radio était la même que celle utilisée par Ochiyo et Takamasa. Maiko hocha la tête, et les salua, avant de partir en courant vers la plus grande source de bruit. C'était le début de soirée, et les lampadaires étaient allumés, éclairant les rues de leur lumière orangée. Plus elle avançait, plus il y avait de végétation. Les racines et des lianes avaient complètement détruit la route, et emprisonné des voitures. Elle arriva à un carrefour, et elle resta derrière le mur avant de jeter un coup d'œil.
Soudain, quelqu'un atterrit violemment sur le sol devant elle. Le garçon poussa un cri, avant de se relever. Maiko écarquilla les yeux.
— Eijiro !
Il se tourna vers elle, surpris de cette intervention inattendue.
— Maiko ? Mais comment ! Enfin non, tu tombes bien, on a besoin de ton aide avec Ochaco !
— Qu'est ce qu'il se passe exactement ici ? C'est quoi toutes ces plantes ? Et qui t'as envoyé voler comme ça ?
Eijiro sourit. Il était content de voir son amie. Il lui expliqua rapidement la situation. Il était en train de patrouiller, comme d'habitude avec Ochaco dans le quartier, quand tout à coup des vilains s'étaient mis à attaquer.
— Y'a une fille avec des cheveux roses qui contrôle des plantes. Et un gars qui ressemble à ses enfoiré de jumeaux d'Akai Taiyo.
— Oh merde...
— Quoi ? Tu les connais ?
— Ouais. Momento et une fille de Black Circle. Le groupe que mon père poursuivait. On a failli capturer un de leurs membres hier avec Katsuki, mais il m'a échappé...
— Alors c'était ça les photos de vous deux sur le tapis rouge ! Je vais pouvoir le charrier pendant une année ! ria Eijiro.
— Bon, trêve de bavardage. T'as laissé Ochaco toute seule contre eux. Allons l'aider en attendant les renforts !
Eijiro arrêta de rire et reprit une expression sérieuse. Avec un regard entendu, ils se mirent à courir vers les membres de Black Circle. De l'autre côté de la rue, des racines gigantesques s'agitaient dans les airs. La silhouette d'Ochaco voletait entre elles, essayant tant bien que mal de les éviter en prenant appui dessus. Tout à coup, l'une des racines attrapa sa cheville, et l'envoya dans le ciel. Ochaco tourna sur elle même avant de réussir à se stabiliser.
Elle avait fait beaucoup de progrès depuis le début de l'année. Maiko savait qu'elle était déjà très puissante. Utiliser la gravité pour se battre demandait beaucoup de technique, et il était clair de l'adolescente avait travaillé pour parfaire ses méthodes.
Maiko bougea ses doigts, et lança l'assaut, tandis qu'Eijiro durcissait son corps pour se lancer dans la bataille..
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro