Evan en avait marre de garder cette porte. Il languissait de voir son homme. Rodney lui manquait terriblement. Dès qu'il sera remplacé, il ira le voir.

Il vérifia l'heure, son compagnon devrait bientôt se réveiller. Le peu de fois où il se réveillait avant lui, il aimait les mimiques de Rodney. Son petit nez qui trémoussait, ce petit soupir avant de sourire puis enfin voir son regard bleu.

Il sortit de ses pensées en voyant Tanner et Dinks conduire Sheppard dans la pièce qu'il gardait. Quand ce dernier le remarqua, il s'approcha de lui.

- Je suis désolé Lorne. Dîtes à Rodney que je suis désolé, je n'étais plus moi-même. Je ne voulais pas faire ça. Je ne voulais pas avoir son corps comme ça. Murmura-t-il pour qu'il soit le seul à entendre.

- Son corps ? Répéta-t-il en serrant ses poings.

- Je ne voulais pas en arriver là. Je ne comprends pas pourquoi j'ai fait ça. Je le désirais, mais je ne voulais pas le forcer. Je...

Il en avait assez entendu. Il lui balança son poing dans la figure. Son supérieur recula juste de deux pas, il lui en foutu un second avant d'être maintenu. Mais il se débattit , échappant à ses collègues, pour aller frapper encore Sheppard.

- Vous n'êtes qu'une ordure !

Un autre coup.

- Vous allez payer pour ce que vous avez fait !

Encore un coup.

- Je vous garantis que vous allez payer !

Il se débattit de nouveau dans les bras de ses collègues, mais cette fois-ci, il ne pouvait pas leur échapper.

- Lorne. L'appela Elizabeth.

- Cet homme est un enfoiré !

- Je sais.

Il se calma. Ses collègues le lâchèrent à un geste de la dirigeante. Cette dernière vint vers lui et murmura.

- Il est dans les quartiers de Beckett, vous devriez aller, il a besoin de vous.

Il n'attendit pas plus pour rejoindre son homme. Il verrait les conséquences du fait que la dirigeante savait pour Rodney et lui plus tard.

Il venait d'arriver devant les quartiers du médecin. Il sonna, mais personne ne lui répondit. Il recommença, mais toujours rien.

- Major.

Il tourna la tête et vit le médecin avec des sacs.

- Docteur. Elizabeth m'a dit que Rodney était là, mais personne ne répond et...

- Respirez Major.

- Je ne peux pas t'en que je n'aurais aps vu Rodney. Ce connard de Sheppard m'a dit qu'il l'avait...

Il n'arrivait pas à finir sa phrase.

- J'ai besoin de le voir.

Il vit le meilleur ami de son compagnon sourire tendrement.

- Dire qu'il avait peur que vous ne l'aimiez plus.

- Quoi ?

Le médecin posa les sacs puis s'appuya contre le mur puis soupira.

- Quand Rodney est arrivé en fin de soirée hier, il tremblait, il pleurait. Il m'a fait confiance, mais je ne pouvais pas le soigner et le consoler. Il murmurait votre prénom, je lui ai proposé de vous appeler, et là, il a eu peur. Peur que vous le rejetiez en voyant ce qu'il a subi, que vous le trouviez sale.

- Jamais. Docteur, jamais je ne pourrais...

- Je sais, mais il le pense. Vous êtes son rayon de soleil, le baume qui soigne ses plaies. Je sais ce qu'il s'est réellement passé pendant votre enlèvement, Rodney m'a tout expliqué. Et quand il a commencé à me parler de votre relation, je ne l'avais pas vu sourire ainsi depuis des années. Je crois que la dernière fois, c'était bien avant la zone 51.

Il se sentit fier et heureux d'entendre cela.

- Même si je reste à ses côtés, ce n'est pas de mon amitié qu'il a le plus besoin, mais de votre amour.

- Je serais là pour lui.

- Bien. Par contre, ce n'est pas le Rodney que vous connaissez, c'est un animal apeuré. Alors allez-y doucement.

- D'accord.

Il prit un des sacs.

- Je pense qu'il faudra que vous les preniez après avec vous.

- Comment ça ?

- Ce sont les affaires de Rodney, il ne veut plus retourner dans ses quartiers car c'est là que...

- J'ai compris. Il viendra dans mes quartiers.

Le médecin ouvrit sa chambre, il entra à sa suite. Là, dans le lit, il vit son homme de dos. Il posa le sac puis il s'avança vers lui. Il serra les poings en voyant le visage de son petit ami qui était endormi. Il s'abaissa, puis il lui caressa ses fins cheveux.

- Je suis désolé de n'avoir pas pu te protéger, maintenant, il ne passera pas une minute sans que je ne sois à tes côtés.

Il posa un baiser sur son front.

Il allait vraiment faire payer à Sheppard ce qu'il avait osé faire à Rodney.