Point De Vue Omniscient.

Le lendemain midi, à la cantine, Clarke rejoignit Bellamy et Octavia. Elle s'assit en face de la brune.

«Alors votre matinée ?» Demanda Clarke en ouvrant la boîte qui contenait sa salade.

«Ça a été.» Déclara Octavia avec un léger sourire.

«Je suis collé mercredi après midi. Mais j'ai appris que Cheryl et Finn avaient été renvoyés, donc ça compense.»

«Elle a été renvoyée ?!» Demanda la blonde avec un large sourire.

Il hocha la tête.

«Merci mon dieu. Et toi, pourquoi tu t'es fait collé ?» Demanda Clarke, légèrement réprobatrice.

Il haussa les épaules en mangeant, regardant son assiette.
Il avait l'air d'encore moins bonne humeur que d'habitude.
Il se leva sans rien dire à personne, et partit dans un silence complet.

«Qu'est-ce qu'il lui arrive ?» Demanda Clarke, légèrement inquiète.

«C'est.. Une longue histoire.» Dit Octavia en déglutissant. «En fait.. Notre père est parti quand j'avais onze ans et lui quinze. On avait des... Problèmes à la maison... Et il est revenu il y a quelques jours. Bellamy n'a pas vraiment apprécié.»

«Oh...» Déclara-t-elle dans une légère grimace.

«Je le comprends...» Soupira-t-elle. «Mais bon, on peut rien y faire.»

«C'est peut-être pour ça qu'il est comme ça...» Répondit la blonde. «Il se sent impuissant, il est frustré.«

«J'aime pas le voir comme ça...»

Clarke pinça les lèvres et soupira, compatissante à sa douleur.

* * *

Le soir, à six heures et demi, Clarke sortit de sa énième réunion. En sortant de la salle, elle ralluma son téléphone et remarqua qu'elle avait un SMS.

"De: Octavia.

Je sais que tu es en réunion. Quand tu sortiras, tu pourras chercher Bellamy ? Il m'a dit qu'il était dans le lycée mais il ne veut pas me dire où. Je crois qu'il me fait la gueule à moi aussi... Peut-être qu'à toi il te parlera..."

"De: Clarke.

D'accord, je vais le chercher je te dirais si je le trouve❣️"

Elle verrouilla son téléphone, et le plongea dans sa poche en soupirant.
Elle se mit en route et alla au gymnase, ne trouvant pas d'autre endroits où il pourrait être.
Elle ouvrit la porte, et ne vit personne. Elle s'enfonça un peu plus dans le gymnase, et remarqua qu'une porte à côté des vestiaires était entrouverte. C'était la salle d'entraînement à son souvenir. Il faut dire qu'elle n'y mettait jamais les pieds...
Elle ouvrit doucement la porte et entendit de la musique, assez forte.
Elle entra complètement dans la pièce, et reconnut Bellamy au bout de la pièce, de dos. On pouvait voir qu'il était torse nu, et son dos était parfaitement dessiné. En revanche, une large cicatrice partait de son omoplate jusqu'au milieu de sa colonne vertébrale.
Elle resta figée quelques secondes à l'observer contre son gré, mais finit par poser son sac à terre.

«Bellamy ?» Demanda-t-elle assez fort pour couvrir le son de la musique.

Bien sûr qu'il l'avait entendu. Il ne voulait simplement pas répondre, il n'était pas d'humeur à parler à qui que ce soit aujourd'hui.
Elle pinça les lèvres et alla vers la sono et l'éteignit.
Il tourna subitement son regard vers elle. Il était en sueur, et elle, elle avait du mal à garder la tête froide avec un corps pareil.

«Qu'est-ce que tu veux ?» Demanda-t-il un peu sèchement en enfilant un gilet, au grand désespoir de Clarke.

Elle affronta son regard quelques secondes, avant de répondre d'une voix douce.

«Octavia s'inquiète pour toi.»

«Cool. Qu'est-ce que j'en ai à faire ?»

«Bellamy.» Soupira Clarke. «Qu'est-ce que tu as ?»

«Tout va bien, dans le meilleur des mondes.» Siffla-t-il en rangeant ses affaires dans son sac de sport. «Rien ne pourrait aller mieux.»

«Je sais reconnaître ton sarcasme tu sais, et moi ça m'amuse pas tant que ça.» S'agaça la blonde en croisant les bras sur sa poitrine. «Contrairement à ce que tu pourrais penser, je m'inquiète pour toi moi aussi. Tu es étrange depuis quelques jours.»

«Octavia a sûrement dû te le dire non ? Elle et toi vous êtes amies. Ou alors elle aussi elle garde des secrets ?»

Clarke fronça les sourcils d'incompréhension.

«Elle m'a juste parlé de votre père, rien de plus. C'est quoi cette histoire de secrets ? Je dois le prendre pour moi ?»

«Tout ne tourne pas autour de toi Clarke.»

Elle fit mine d'ignorer cette remarque, et rabaissa sa fierté rien que pour en savoir plus.

«Donc tu vas continuer ?» Demanda Clarke en s'énervant elle aussi. «Tu vas continuer à être un connard comme ça, ou est-ce qu'un jour tu vas te rendre compte que j'essaie de t'aider ? Tu n'attire que les problèmes, mais quand quelqu'un est là pour t'aider à remonter la pente, tu le jette au loin comme un malpropre. Ne viens pas te plaindre après.»

Elle se tourna vers la porte. Dos à lui, elle essuya une larme rebelle qui avait coulée sans qu'elle le veuille. Elle se fit violence pour retenir les autres.
Elle l'entendit s'asseoir sur le banc, étrangement silencieux.
La blonde se tourna vers lui, et remarqua qu'il avait la tête dans les mains.
Elle fut prise de remords subitement.

«Bellamy ?» Murmura-t-elle. «Bellamy..»

Elle ne s'était jamais sentie aussi coupable.
Elle s'assit à côté du brun, et posa une main sur son épaule.

«Désolée... Je voulais pas...»

«C'est pas toi...» Haleta-t-il en relevant la tête alors que Clarke avait les larmes aux yeux. «C'est...»

Voyant qu'il n'arrivait pas à se calmer, elle passa un bras sur ses épaules et l'attira contre elle. Elle posa la tête du brun sur son épaule, et passa une main douce dans ses cheveux.

«Qu'est-ce que tu as ?» Demanda la blonde, les larmes aux yeux.

«Clarke, c'est ma mère...» Sanglota-t-il en tentant de se calmer. «Elle.. J'ai appris qu'elle...»

«Calme toi.» Lui dit Clarke en posant une main dans son dos. »Qu'est-ce qu'il se passe ?»

«Elle a une tumeur au cerveau...»

Clarke se figea, le regard hagard plongée dans le vide, et continua de caresser les cheveux du brun qui pleurait dans ses bras sans pouvoir se retenir.

«Oh mon dieu...» Souffla-t-elle dans un murmure. «Bellamy...»

Elle resserra son étreinte sur lui.
Elle ne parla pas, ne sachant pas quoi lui dire. Elle se contenta de le prendre dans ses bras, et caressa ses cheveux pour essayer de calmer ses pleurs.
Le brun posa son front sur l'épaule de Clarke.

«Ne dis rien à Octavia...» Haleta-t-il. «Elle n'est pas au courant...»

«Comment ça elle est pas au courant ?» Demanda la blonde, surprise.

«Je l'ai appris parce que j'ai entendu leur conversation sans le vouloir... Ma mère m'a dit de ne rien dire à Octavia pour l'instant...»

Il releva la tête, les joues humides de larmes. Clarke passa ses mains sur ses dernières pour les essuyer, et plongea son regard dans le sien.

«Je ne peux pas te dire que je comprends ce que tu traverses...» Commença Clarke avant de prendre la main du brun. «Mais je te promets que si tu as besoin de quelqu'un, pour parler ou même juste sur qui te défouler, je suis là.»

«Tu dois me trouver complètement idiot..» Souffla-t-il.

«Pourquoi ?» Dit-elle dans un léger sourire avant de se lever. «C'est humain, surtout avec ce qui t'arrive... Puis je préfère que tu te confies à moi plutôt que de m'envoyer des piques.»

«Là c'est toi qui vient de le faire.» Répondit-il en souriant aussi, toujours aussi mignon aux yeux de Clarke malgré ses yeux bouffis.

Elle se contenta de lui tirer la langue, et  il finit par se lever aussi. Ils partirent ensemble de la salle d'entraînement, et Bellamy ramena Clarke chez elle.