Chapitre 17.
Point De Vue Omniscient.
(Quelques mois plus tard.)
Le jour tant redouté de tout le monde était arrivé. Ce jour que Bellamy et Octavia s'étaient donnés tellement de mal à éviter, avait fini par se produire.
Seul dans la chambre de son amie, Bellamy essayait par tous les moyens de nouer la cravate de son costume, mais avec des mains aussi tremblantes, il n'y arriva pas.
Il serra les poings et tenta de se ressaisir, là aussi il échoua. En entendant toquer à la porte, il ouvrit les yeux et desserra les poings.
« Bel ? Je peux entrer ? » Demanda la voix fluette de Clarke à travers la porte.
« Oui. »
Il essuya ses yeux et renifla doucement avant de se tourner vers elle. Elle baissa le regard vers sa cravate et s'approcha de lui.
« J-j'arrive pas à faire le noeud, j-je-
-Laisses moi faire. » Murmura-t-elle.
Elle prit les deux extrémités de la cravate et fit le noeud avant de poser la main sur le cœur de Bellamy.
« Je t'aime, Bel. L'oublies jamais. »
Elle se mit sur la pointe des pieds et le serra contre elle. Le brun se contenta de poser le front sur l'épaule de Clarke, serrant sa silhouette frêle.
« Je t'aime aussi, Clarke. »
Elle laissa échapper un petit soupir et passa une main dans ses cheveux bouclés.
« Il faut qu'on y aille, Bel. » Chuchota-t-elle après quelques minutes.
Elle le sentit hocher la tête, et il se décolla d'elle avant de la prendre par la main et de partir.
* * *
« J'ai toujours eu tendance à croire que ma mère était un ange descendue du ciel. Même petite, j'arrêtais pas de répéter ça à mon frère. Il me disait que c'était vrai, mais en grandissant je me suis rendue compte que les anges n'existaient pas. Ou du moins, pas les vrais. » Octavia jeta un regard à Bellamy et Clarke assis sur le premier banc, avant de se ré-concentrer. « Je ne suis pas la seule à être bien placée pour expliquer à quel point ma mère était bonne pour son entourage. »
Elle déglutit, et essuya quelques larmes qui coulaient sur ses joues.
« C'était un rayon de soleil. Une personne qui pouvait non seulement vous relever la tête en cas de crise, mais vous faire rire dans les moments les plus inopportuns. Aurora Blake était une mère incroyable, unique. Je regretterai toute ma vie de ne pas avoir passé chaque seconde de mon temps avec elle. »
Elle prit une grande aspiration.
« Je ne sais pas quoi dire. Aucune parole ne pourrait jamais expliquer à quel point j'aimais ma mère. Elle était toujours optimiste, même quand les moments ne s'y prêtaient pas. »
Et après quelques minutes de self-control, elle finit par craquer et fondit en larmes sur la petite estrade de l'église sur laquelle elle surplombait tout le monde.
« Je suis désolée. » Sanglota-t-elle.
Lincoln eut le réflexe de se lever, et quand Octavia fut descendue, il la ramena à sa place, près de son frère.
Ce dernier avait du mal à réagir. Il avait le regard planté sur le cercueil fermé non loin de lui.
« Bellamy, c'est à toi. » Chuchota Clarke doucement.
Il tourna soudainement son regard vers elle. Elle hocha la tête comme pour lui dire de se lever, ce qu'il ne tarda pas à faire. Il se plaça au même endroit que sa soeur, et lâcha un soupir tremblant avant de froncer légèrement les sourcils.
"Je suis désolé. Je n'avais pas... Je n'avais pas préparé de discours. Je pensais pouvoir tout sortir comme ça, mais je me rends compte que... J'y arrive pas."
Il laisse planer un silence et jeta un regard vers Clarke avant de relever la tête.
"Ma mère, Aurora Blake, était une personne incroyable. Pleine de surprises, toujours prête à protéger ses proches. Elle pensait avoir un sixième sens, une sorte de troisième oeil." Il esquissa un sourire nostalgique. "Je ne la croyais pas, mais au final j'ai compris que son grain de folie était en fait du bon sens. Elle était talentueuse, presque en tout, c'était une femme forte, extraordinaire que parfois, je pensais qu'elle sortait tout droit de mon imagination. Certaines choses me ramenaient à la réalité," Il eut une petite boule dans la gorge. "mais j'avais l'impression que tout ça était dans ma tête. Quand j'étais près d'elle, j'avais l'impression de rêver parce que c'était la personne la plus gentille et attentionnée du monde."
Quelques larmes roulèrent sur ses tâches de rousseur sans qu'il ne craque.
"Comme ma soeur, je regretterai toute ma vie de ne pas avoir été tout le temps pour elle, parce que c'est ce qu'elle méritait. Elle méritait tout le bonheur du monde, et à la place.."
Sa mâchoire se contracta soudainement, et il serra les poings avant de fermer les yeux.
"Je ne peux pas continuer. Désolé."
Il descendit accompagné du prêtre de l'estrade, avant de venir se rasseoir à côté de la blonde qui ne l'avait pas quitté du regard. Cette dernière ne cachait pas qu'elle pleurait, et prit la main de Bellamy dans la sienne avant de la serrer fort.
"C'était très bien." Dit-elle dans un murmure entre deux sanglots.
Il passa un bras dans son dos discrètement, et déposa un baiser sur sa tempe.
"Merci, princesse."
* * *
"Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?" Questionna Clarke en marchant sur des oeufs.
Assise à côté de son ami, la tête sur son épaule, le regardant avec une immense attention, Clarke scrutait les moindres mimiques caractéristiques de son visage.
"C'est plus qu'elle et moi, donc.. Je suppose que je vais essayer de trouver un boulot. Histoire de pouvoir quand même garder la maison.
-Et...
-J'essaierai de trouver quelque chose pour travailler après les cours, pour avoir mon diplôme. Je te promets que j'essaierai, mais...
-Je comprends tout à fait. C'est très honorable." Répondit-elle en caressant inconsciemment sa main du bout des doigts. "Tu es une personne incroyablement forte Bellamy. Octavia aussi. Vous avez de la chance d'avoir l'autre.
-Il y a un autre chiffre à établir dans l'équation." Déclara-t-il en tournant son regard vers elle.
Il esquissa un sourire triste qui fit sauter le coeur de la blonde dans sa poitrine, tout en se rappelant ce qu'elle avait dit à Aurora, cette fois-là à l'hôpital.
"Bel'... Y'a un truc que je dois te dire."
Il porta d'autant plus son attention sur elle, non sans froncer les sourcils.
"Tu m'inquiètes." Lança-t-il. "Dis moi."
Elle laissa échapper un soupir, cherchant désespérément comment formuler ça sans que ce soit étrange.
Mais dans toutes les formes, ça l'était.
Elle décida donc de poser une main au creux de sa mâchoire, et déposa ses lèvres doucement sur les siennes.
Surpris, le premier réflexe de Bellamy fut de se redresser pour mieux sentir son contact, et répondit au baiser, geste qui surprit Clarke au plus haut point. Elle se décolla de lui après quelques secondes par manque de souffle, et fut surprise de le voir sourire. Il avait les yeux humides, mais ceci était lié à l'euphorie, et pas à la tristesse.
"C'est ça que tu voulais me dire ?"
Elle lâcha un rire gêné et hocha la tête.
"Et bien. Moi aussi j'ai quelque chose à te dire."
Il l'imita et l'embrassa une seconde fois avant d'entourer des bras aimants autour d'elle, qu'elle apprécia.
Ses bras formaient une barrière protectrice autour d'elle, des remparts que personne ne pourraient briser. Personne, sauf lui.
FIN DU TOME I.
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