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[Voilà ce que ça fait d'être aimé] - Chapitre 22

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Bryce soupira enfin, relâchant toute la pression qu'il avait en lui, les prochaines heures allaient être interminable, mais il ne pouvait rien faire de mieux que attendre, désormais.

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Il aurait bien besoin de prendre l'air, mais il était incapable à l'heure actuelle de se lever. Ses jambes étaient comme, paralysées, l'heure défilait, mais le temps passait trop lentement. Il aurait temps aimé pouvoir dormir et se réveiller en sachant que tout était terminé, mais rien ne pourrait le faire, il restait dans cet état, à peine conscient.

Aucun des deux adultes n'osait parler avec lui, l'un comme l'autre voyaient bien à quelle point cette histoire l'avait profondément touché. Dans d'autres circonstances, le conseiller d'éducation aurait cherché des explications, mais il comprenait bien qu'il allait devoir garder son mal en patience, et qu'il n'était pas le pire dans cette situation. Bryce avait beau être dans sa bulle, il ne manqua pas la conversation entre Aquilina et Perci qui s'apprêtait à commencer.

-Bon nous allons peut-être y aller, les autres vont s'inquiéter, je te laisse me tenir au courant. murmura faiblement Aquilina à Percival tout en se levant de la chaise.

-Je dois te ramener de toute façon. Mais tu m'amèneras un sac de ses vêtements, je crois qu'il vaudrait mieux qu'il reste ici. Il peut dormir chez moi ce soir, mais tu vois, il a besoin de savoir. Il n'ira pas en cours demain au pire, c'est négligeable au vu de la situation. suggéra Percival d'un ton calme tout en jetant un regard de bienveillance au garçon en face d'eux.

Aquilina acquiesça puis après avoir dis au revoir à Bryce, elle partit avec Percy après qu'ils aient indiqué la situation à la procureure.

Il était seul depuis une quinzaine de minutes maintenant, temporairement, puisque Travis ne devrait plus tarder à revenir, il le savait, il en profita pour faire le vide dans son esprit. 20 heures 50. Les dés allaient se jouer à l'heure qu'il était. Il ferma les yeux, et plaça ses deux mains sur son front, d'une manière ou d'une autre tout allait se finir à cet instant.

Il ne voyait rien d'autre qu'un blanc total, il ne savait pas où il était, ni pourquoi il était là. Il se remémora les derniers évènements, sa discute avec l'adulte qu'il craignait, puis plus rien. Il pouvait comprendre qu'il était retenu prisonnier, ne sachant néanmoins pas depuis combien de temps il était là. Des heures ? Des jours ? Qui sait, des semaines ? Cette donnée lui était inconnue.

Il entendait vaguement ce que disaient les personnes près de lui, ne comprenant pas ce qui était dit, seul le son de leur voix parvenait à ses oreilles. Puis un violent choc retentit. Comme si quelque chose venait de fracasser simultanément des portes, enfin quelque chose, ou quelqu'un.

Du peu de ce qu'il pouvait voir ou entendre, il comprit qu'un nombre important de personnes venait d'entrer dans l'endroit où il se trouvait. Il pouvait voir des formes noires de toute part de la salle, des ordres comme seul son retentissant, il essayait de trouver les mots, ne comprenant que "mains sur la tête" et "face contre sol". Tout était flou et vague pour lui, il n'était pas dans son état normal.

Il parvint finalement à comprendre entièrement une phrase : "Hardinas Decker, vous êtes en état d'arrestation pour trafic d'êtres humains." Puis plus rien, un vide, un flou total. Le blanc se transforma au noir et il perdit connaissance, la dernière chose qu'il entendit fut "Appelez une ambulance" prononcée par une personne sans doute proche de lui.

22 heures 12. Aucunes nouvelles. Bryce se rongea les ongles, il commença à envisager différents scénarios, certains plutôt négatifs. Il ne pouvait plus tenir, et même les phrases réconfortantes de Percival Travis ne changeaient rien à cela, il avait peur.

La procureure le sortit de ses pensées, et leur demanda à Percival et lui, de bien vouloir la suivre dans un bureau aux vitres teintées. L'adulte comme l'adolescent se demandaient les raisons de cette isolement, mais la procureure ne répondit rien tout de suite avant de finalement, effacer son visage neutre, pour esquisser un sourire réconfortant. Elle accompagna son mouvement de lèvres par un geste de main vers les vitres.

Percival et Bryce allèrent donc regarder à travers les vitres teintées, ce qu'il y avait à voir. Quatre hommes en tenue d'intervention avec des fusils d'assaut, le commandant Nakoto, et trônant au milieu de tous, un homme avec un manteau de fourrure, des cheveux et une barbe noire corbeau, quelques éraflures sur le visage, ainsi que la chose la plus évidente à percevoir, les mains raccordées ensemble, menottées. L'argenté l'avait reconnu : Hardinas Decker, mais cette fois ce n'était pas un visage moqueur et un rictus mauvais qui occupaient son visage, mais une mine choquée et frustrée ainsi qu'une colère apparente. Une véritable vision de rêve pour l'argenté.

Le commandant entra à son tour, abordant l'air triomphant et prit immédiatement la parole :

-C'est terminé. Nous avons arrêté les clients et les hommes de mains en plus de Decker. Toutes les victimes ont été libérées, elles seront logées puis raccompagnées le lendemain chez eux, après le test médical évidemment, Nous prendrons leur témoignage après.

-Et Axel ? Enfin, un garçon, 17 ans, aux cheveux blonds et aux yeux noirs. demanda précipitamment Bryce, désirant mettre fin à cette insatiable suspens.

Le commandant perdit son sourire, aussitôt la question posée, mais il se ressaisit pour répondre, honnêtement :

-Oui, j'avais reconnu au nom. Il a été drogué et il était inconscient quand nous sommes arrivés. Nous l'avons conduit d'urgence, à l'hôpital. Il... il est dans le coma. Je suis désolé.

Bryce ne répondit rien, et décida de sortir du commissariat. Une fois dehors se posa au sol contre un mur et évacua ses larmes. Non, ça ne pouvait pas finir comme ça, après tout ce qu'ils ont vécu, ça ne devait pas s'achever ainsi. Ils avaient bien mérité un peu de repos, pourquoi leur en priver ? Pourquoi tant de haines s'acharnaient sur eux ?

Il entendit des pas arriver vers sa direction, il se releva rapidement et sécha grossièrement ses larmes, avant de pouvoir observer Percival Travis qui arrivait.

-Bryce... Est ce que ça va ? demanda l'adulte, visiblement inquiet de la situation alors que le ton de sa voix laissait également transparaître de la tristesse.

-Oui oui ! Je... j'avais besoin de prendre l'air c'est tout. bafouilla Bryce, tout en reniflant légèrement se fichant d'être crédible dans la mesure où l'adulte savait parfaitement ce qu'il ressentait réellement.

-Se fut une dure journée pour toi, je comprendrai que tu ai besoin de repos. Tu peux d'ailleurs dormir chez moi ce soir, et te dispenser d'aller en cours demain, mais si tu veux, on peut passer à l'hôpital dès maintenant ?"

Bryce hocha la tête, même si le voir dans un lit d'hôpital inconscient allait le déchirer, il en avait besoin, il devait le voir, il devait être sûr qu'il était maintenant hors de danger. Du moins, hors de danger de Decker, et plus que tout au monde, il espérait qu'il n'avait rien de grave.

Alors qu'ils s'apprêtaient à monter dans la voiture, une voix les interrompit, ils se retournèrent simultanément pour trouver le commandant de police devant eux.

-Avec tout ça, je n'ai même pas pu te demander comment tu t'appelais ? demanda l'officier à l'argenté.

-Bryce Withingale. répondit machinalement l'argenté et de manière assez pressée.

-Et bien Bryce. Ce que tu as fait aujourd'hui était imprudent et stupide, tu as été inconscient et irrationnel mais aussi, et sans t'inciter à recommencer, tu as été très courageux. Je dois bien le concéder, après tout si on a la possibilité de faire tomber Decker et son organisation, c'est grâce à toi. Tout cela pour dire, merci. C'était du très beau travail.

Le commandant fit marche arrière après avoir adressé un sourire, tandis que Bryce entra dans la voiture avec Percival. Habituellement il se serait senti plus flatté et touché par les mots du policier qu'il ne l'était actuellement, car il s'en moquait légèrement pour être honnête. Il ne voulait qu'une chose à l'heure actuelle, c'était voir le blond.

Ils arrivèrent à l'hôpital de la ville plutôt rapidement. Une fois sortis de la voiture, ils se précipitèrent dans le hall pour demander la chambre d'Axel et de le voir. Le nom étant visiblement inconnu du personnel d'accueil, ils durent décrire le garçon pour que la femme sache de qui il s'agissait. Cette dernière n'arrivant pas à les convaincre de repasser demain se résout à leur indiquer le bureau du médecin s'occupant du blond.

Ils ne leur avaient pas fallu longtemps pour le trouver. Une fois cela fait, ils toquèrent avec insistance à la porte de son bureau. Quand le médecin en sortit, il ne cacha pas sa surprise de voir encore des civils dans le bâtiment à cette heure-ci.

-Que faites vous encore là ? Et que me voulez-vous ? demanda le médecin avec une pointe de reproche dans sa voix.

L'argenté allait répondre mais Percival l'interrompit, de toute évidence, il valait mieux que se soit l'adulte qui prenne les choses en main maintenant.

-Vous êtes bien le médecin d'Axel, Axel Blaze, le garçon qui est dans le coma après avoir été drogué ?

-Hmm. Alors il s'appelle Axel, la police ne m'avait pas donnée de nom, très bien, je vais pouvoir contacter ses parents répondit le médecin dans ses pensées avant de relevé la tête, un air de curiosité. Le nom ne m'est pas inconnu, son père n'a pas été médecin ici ?

-Oui, mais la situation avec son père est compliqué, je pense que je serais plus qualifié de lui expliquer la situation, toutes les situations. Sinon, il serait possible de le voir ? expliqua brièvement Percival, tout en essayant de se montrer convaincant.

-Il est dans le coma, je ne crois pas que se soit une bonne idée, moi qui n'autorise que très rarement les visites, je ne vais pas faire passer deux personnes alors que ça fait à peine une heure qu'il est chez nous.

-S'il vous plait, au moins pour lui. Vous ne savez pas tout ce qu'il s'est passé, quelques minutes suffiront, nous ne vous en demandons pas plus. insista le conseiller d'éducation, tout en désignant Bryce de la main.

Le médecin soupira mais fini par céder pour les quelques minutes, après que l'argenté est remercié Travis avec beaucoup de sincérité. Il suivit le médecin à travers les couloirs blancs de l'hôpital, jusqu'à arriver devant la porte de la chambre.

Après avoir donné ses instructions, le docteur ouvrit la porte à Bryce après lui avoir rappelé qu'il n'avait que quelques minutes. L'argenté acquiesça et pénétra dans la chambre d'Axel, tandis que la porte se referma.

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Et voilà je termine ce chapitre 22 sur cette petite fin.

L'arrestation de Decker, et Axel qui est dans le coma ( à croire que c'est une malédiction familiale), n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.

Maintenant que cette partie "policier/crime" est finie, je serais curieux de savoir ce que vous en avez pensé, si c'était de trop, ou si c'était bien. Elle était peut-être un peu trop détaillée, mais j'ai trouvé qu'elle a fixé un certain rythme à cette histoire.

Merci d'avoir lu !

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