VIII.
BELLAMY BLAKE.
(Une semaine plus tard.)
Ce matin là, je suis comme d'habitude le premier réveillé. Je vois tout le monde arriver au fur et à mesure pour déjeuner, mais quand je vois Raven et Octavia arriver, je les questionne du regard.
-Elle refuse de sortir de la chambre... Souffla Octavia.
-Je vais-
-J'y vais. Coupais-je Lincoln en me levant.
J'ai le droit à un regard noir de Mélissa, mais je m'en contre fous. C'est de Clarke qu'on parle, c'est pas n'importe quelle personne.
Je monte les escaliers et toque à la porte de sa chambre. Pas de réponse.
Je décide d'ouvrir la porte doucement. J'y passe ma tête.
-Princesse ?
J'entre complètement, et remarque qu'elle a les genoux pliés contre sa poitrine, et qu'elle tient l'ours en peluche de Charlotte contre elle.
Je m'assois devant elle, et c'est seulement à ce moment qu'elle lève les yeux vers moi.
Ils sont rougis et vitreux, comme d'habitude depuis une semaine.
On a tous à peu près réussi à se remettre du départ de Charlotte. J'ai encore un petit pincement au cœur quand on parle d'enfants ou même quand on parle d'elle...
Clarke elle, elle n'a pas réussi.
-Tu veux pas descendre manger avec nous ?
Elle secoue la tête avant de reposer son regard sur l'ours.
-C'était pas... C'était pas qu'une simple petite fille... Murmura-t-elle. Elle était comme une sœur pour moi...
-Je sais...
Je m'approche un peu plus d'elle.
-Clarke. Clarke, regardes moi.
Je lève sa tête en posant deux doigts sur son menton.
-Nous, on est là. Les membres de ta famille en bas s'inquiètent pour toi. Tout le monde en bas s'inquiète pour toi. Même Murphy.
Elle esquisse un léger sourire.
-J'en connais une qui a besoin d'un câlin collectif.
-Non, Bellamy.. Sourit-elle.
-Jas' ! Monty ! Criais-je alors qu'ils passaient dans le couloir.
-Ouais m'sieur ? Plaisanta Jasper.
-Appelez les autres, Clarke a besoin d'affection.
-Je peux t'en donner de l'affection... Dit-il avec un sourire plein de sous-entendus, avant qu'il ne voit que je le fusille du regard. OK, on va chercher les autres !
Ils partent dans l'escalier.
-T'es qu'un idiot. Sourit-elle.
-Allez, lâche ça. Dis-je en lui prenant l'ours en peluche des mains avant de le poser à côté d'elle.
Je la prends dans mes bras.
-Je suis mieux comme ours en peluche, non ?
Je l'entends rire contre moi, et ça me réchauffe le cœur.
Lincoln et Raven arrive les premiers.
-Commencez pas sans nous ! S'exclama Raven.
Murphy, Octavia, Jasper, Monty et Mélissa finissent par arriver
Tout le monde se jette sur le lit, et un câlin groupé se forme.
Parce que ça sert à ça, une famille.
* * *
(Trois jours plus tard.)
Dans la soirée, les garçons et moi décidons d'aller nous entraîner un peu. C'est peut-être une excuse pour échapper à l'ambiance féminine qui règne dans la maison.
Parés avec nos armes fétiches, on descend les escaliers, et je pose ma main sur la poignet de la porte mais elle s'ouvre.
Je tombe nez à nez avec princesse, et elle nous regarde avec de gros yeux.
-Vous allez cambrioler une banque ? Plaisanta-t-elle.
-On va s'entraîner un peu, tu veux venir ? Demandais-je.
-Je vais chercher mon sabre, j'arrive. Sourit-elle.
Elle court dans les escaliers.
-J'adore cette fille. Ria Lincoln.
Je souris, pour en quelques sortes approuver sa réplique.
Elle redescend les escaliers avec son sabre dans l'étui.
-On peut y aller !
Elle nous suit, et on sort de la maison, Lincoln, Monty, Jasper, Clarke, Murphy et moi.
On traverse la camp, et nous rendons dans un ancien gymnase qu'ils ont transformé en salle d'entraînement.
Arrivés dedans, on s'arrête.
-Corps à corps, ou tir ? Demandais-je en croisant les bras sur mon torse.
-Tir. Déclara Clarke avec un léger sourire. Pour ce qui est de viser avec un fusil je suis une vraie perdre. Mais au corps à corps je suis une pro.
-Attention, on a une experte parmi nous. Se moqua Murphy.
-Dès que j'aurais fini de m'entraîner au tir, je me battrais avec toi. Tu vas pleurer comme une fillette, prépare les mouchoirs. Dit-elle avec un sourire mystérieux avant de s'en aller au champ de tir.
J'adore quand elle se rebelle.
Je regarde Murphy en secouant la tête.
-J'ai pas peur d'elle.
-Tu devrais. Souriais-je. Elle est redoutable.
Je pars vers le champ de tir à mon tour, et Lincoln vient avec moi. Les autres vont au coin du corps à corps.
-Alors princesse, on se la joue rebelle ? Dis-je en plaisantant.
-Je vais lui botter le cul, et en beauté ! Répondit-elle en prenant une mitraillette. Oh putain, c'est lourd ce truc.
Lincoln retient un rire, et je m'approche de Clarke avant de lui tendre mon arbalète. Elle la regarde avant de me regarder moi.
-C'est à peu près la même utilisation, et c'est plus léger.
-T'es sûr ? T'as pas peur que je te la casse ?
Je rigole et secoue la tête.
Elle s'accroupit pour s'appuyer du tronc d'arbre posé à même le sol. Elle pose ses coudes dessus, et place mon arbalète à peu près correctement.
-Attends, tes mains.
Je m'accroupis à côté d'elle et prends sa main pour la poser sous le porte-flèche.
Je me place derrière elle et positionne ses mains comme je le ferais pour moi.
La vache, elle sent bon... Pourquoi mon cœur s'emballe ?
Cette proximité me rend fébrile.
-Ensuite ? Demanda-t-elle en me jetant un regard en coin.
-Ouais, eumh-.. Je me décolle d'elle et me lève. Tiens bien le canon et retiens ton souffle, sinon ça te fait trembler.
Là c'est elle qui me fait trembler..
Elle se tourne et regarde dans le viseur, et je jette un regard vers Lincoln qui nous observe de loin. Il a un sourire en coin et secoue la tête.
Je me place à côté de lui, et croise les bras.
-Elle est douée, hein ? Questionna-t-il avec un sourire plein de sous-entendus.
-La ferme. Riais-je en secouant la tête.
-Il faudra que tu lui dises un jour que tu as le béguin pour elle.
-Je n'ai pas le béguin pour elle !
-Pourquoi t'as rompu avec Mélissa dans ce cas ? Tu sais Bellamy, Octavia et moi on est amis, on discute de temps en temps.
-Octavia est hystérique, elle veut me caser par tous les moyens. Répondis-je. Et elle apprécie Clarke, donc elle te raconte n'importe quoi.
Je vois Clarke tirer la flèche, et cette dernière va se loger dans le vente du mannequin. Elle se tourne vers nous en souriant.
-Tu ne trompes personne. Déclara Lincoln en partant.
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