
𝟎𝟒:𝟗𝟏 - Self Deception, 𝑆𝑚𝑜𝑘𝑒 𝑌𝑜𝑢 𝑂𝑢𝑡
[07/04/2023]
Bonjour bonjour !
J'espère que vous allez bien !
Alors, comment avez-vous trouvé le MV de Yoongi ? Perso, j'ai trouvé la partie de IU plate et c'est dommage. Mais bon, l'ensemble colle bien, je pense qu'avec plusieurs écoutes, ça ira. Je finis par bien aimer les chansons de Jimin à force d'avoir vu des vidéos de personnes dansant dessus passer dans mon Insta xD
OH ! J'ai failli oublier ptdr
Je repars enfin en Corée du Sud ! Après 4 ans de report, ça se fait enfin ! Bon, on ne partira que trois semaines à la place d'un an, mais c'est déjà bien x'D
Je peux donc vous dire dès maintenant que de mi-septembre à mi-octobre, mes publications seront sans doute en pause ou alors très dispersées. Ça ne sera clairement pas ma priorité ^^'
Je me demande même si ça vaudra vraiment la peine que j'emmène un ordinateur. Je sais qu'en 2016, j'avais emporté mon netbook, mais je ne m'en étais jamais servie XD
Après, je n'avais pas d'histoire en cours de publication à ce moment-là aussi... Bref, nous verrons bien, c'est dans six mois :')
Autrement, sans transition, je n'ai pas envie de rentrer dans les détails mais pour des raisons personnelles, je ne suis pas sûre de pouvoir poster le chapitre 92 lundi. Suivant comment les choses s'organisent, il sera peut-être reporté à plus tard dans la semaine. Désolée d'avance si la notification n'arrive pas lundi, je sais que beaucoup d'entre vous aiment bien cette update de début de semaine :')
Sur ce, j'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Lorsque je me réveillai ce mardi matin, je réalisai que j'étais tout seul. Je me relevai d'un coup et regardai autour de moi, mais Jimin n'était pas là.
Aujourd'hui, on était le treize. Aujourd'hui, c'était son anniversaire. Pourquoi était-il déjà levé ? Pourquoi n'avait-il pas traîné au lit avec moi ? La journée d'hier avait été fatigante, et nous nous étions couchés tard.
Je l'appelai alors, puis me résolus à sortir du lit. Je me dirigeai vers la salle de bain, mais la pièce était vide, et il n'était pas non plus dans son dressing. Je retournai dans la chambre, enfilai un pantalon, puis je quittai la pièce. Je me fichais totalement qu'on puisse me croiser avec cette gueule, désormais.
« Jimin ? »
Aucune réponse. Était-il sorti ? Je n'avais pas regardé mon téléphone. Je m'apprêtais à faire demi-tour quand j'entendis des voix provenant de la droite de la maison. Un éclat de rire résonna, et je reconnus ensuite immédiatement la voix de Jimin.
« Mais arrête de rire !
– Comment tu veux que j'arrête de rire alors que tu me dis ce genre de truc ?
– C'est vraiment pas drôle. »
Bon, il fallait que je fasse demi-tour, cette conversation ne me regardait pas.
« C'est à ce point ?
– Ouais. J'ai envie de me faire sauter, t'imagines même pas. Ça se compte en mois, maintenant. »
Je me figeai.
« Je peux comprendre ton niveau de frustration, ouais...
– Merci. Donc arrête de rire.
– Il faut que tu profites de ta semaine, du coup, ricana l'autre chanteur.
– Nan, c'est mort.
– Pourquoi ?
– Il ne veut pas me toucher.
– Quoi !? Tu déconnes !?
– Je serais dans cet état autrement, Tae' ?
– Mais pourquoi ?
– J'imagine que c'est parce que je suis... »
Il sembla rire une seconde, puis continua sa phrase.
« ... son premier mec, on va dire. Donc je comprends. J'essaie, en tout cas.
– Pourtant, quand tu vois le nombre de mecs qui n'hésiteraient pas une seconde à te sauter dessus, même sans avoir déjà couché avec un mec avant... Et hétéros à l'origine ou non...
– Ouais... C'est risible, hein ?
– C'est pour ça que je rigole, justement.
– Ta gueule, sérieux. Enfin. Faut que je fasse avec.
– Tu lui en veux ?
– Non. Bien sûr que non. Je n'ai pas le droit de lui en vouloir de toute manière, je ne peux pas le forcer à quoi que ce soit. Mais si tu savais ce que j'ai envie de le bouffer, putain. Je suis à bout. Et l'avoir sous les yeux, sous la main... ça me bute.
– Tu en as parlé avec lui ?
– Oui. Il sait que j'en ai envie, mais ça n'a pas l'air d'aider en quoi que ce soit. Je me demande même si ce n'est pas encore pire en ce moment qu'il y a deux mois...
– C'est ton anniversaire. T'as qu'à lui dire que tu veux une petite pipe en cadeau ?
– Ferme ta gueule, sérieux. »
Ils rirent tous les deux, et je me décidai enfin à rejoindre la chambre et à m'y enfermer. J'en avais déjà bien trop entendu, et je me sentais horriblement mal. Je me sentais mal d'avoir surpris cette conversation, mal de ne pas avoir réussi à m'en aller en comprenant que ça ne me regardait pas, et mal parce que c'était à cause de moi qu'elle avait lieu.
Contrairement à ce qu'il avait pu me dire, il n'était pas heureux, avec moi. Pas complètement. Jimin était quelqu'un qui aimait les contacts physiques, et qui vivait sa sexualité autant qu'il lui était possible de le faire malgré les embûches de son milieu professionnel. Et maintenant qu'il était avec moi, avec quelqu'un qu'il aimait, il ne pouvait plus avoir ça.
Moi aussi j'étais quelqu'un qui profitait de la vie, et qui vivait pleinement sa sexualité. J'étais avec lui. Et pourtant, je m'interdisais de franchir cette ligne. J'avais peur. De beaucoup de choses. De ce que ça pourrait changer entre nous, principalement. Mais aussi de ce que ça pourrait changer pour lui, pour moi. Ça pourrait nous rapprocher, mais aussi nous éloigner. Et... je devais bien avouer que j'avais la trouille de la chose en elle-même, aussi. Je l'aimais lui, avant d'aimer son corps. Et ça me mettait mal à l'aise de l'imaginer dans ce genre de position. Ça me mettait tout aussi mal à l'aise de m'imaginer dans ce genre de position.
Coucher avec une femme avait toujours été facile, naturel, que ça soit les jeux, les préliminaires, l'excitation, ou la pénétration en elle-même. Mais avec un homme... c'était une autre paire de manches. Le seul avantage avec lequel je pouvais partir, c'était qu'en étant un homme moi-même, je savais comment il fallait s'occuper d'un entrejambe pour faire monter et durer le plaisir. Mais... le faire sur quelqu'un d'autre que moi... Jimin ou pas, ça me semblait impossible.
Je me sentais ridicule et pitoyable. C'était comme si j'étais redevenu puceau, petit, timide et sans aucune expérience, mais qu'en plus je me retrouvais face à quelque chose qui ne m'avait jamais attiré. Était-il possible d'aimer quelqu'un mais de ne pas aimer son corps, ou de ne pas en avoir envie ? J'avais peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir le rendre heureux, de lui faire du mal. Pourtant, le voir danser en étant aussi aguicheur hier, ça m'avait fait quelque chose. Est-ce que c'était pareil ? Ça me prenait la tête. J'avais peur, et c'était bien la première fois.
Je me dirigeai finalement vers la salle de bain et je refermai la porte dans mon dos. Je retirai mes vêtements et entrai sous la douche.
L'eau qui me tomba dessus fut glacée au premier abord, mais je m'y accommodai. Elle finit par se réchauffer et je restai en dessous un temps incalculable.
J'avais peur de perdre Jimin. C'était pour cette raison que je n'avais pas voulu entrer là-dedans avec lui, mais je n'avais pas été capable de retenir mes pulsions cet été. Je l'avais embrassé, j'avais déclenché tout ça. Il fallait que j'assume, mais je n'y arrivais qu'à moitié. Était-ce de la lâcheté ?
« Hayden, ça ne va pas ? »
Je sursautai en rouvrant les paupières et je fis un bond en arrière. Jimin était là, de l'autre côté de la paroi de douche, et il m'observait avec de grands yeux. Je regardai en direction de la porte de la salle de bain, puis revins sur lui.
« Ce n'était pas fermé, mais quand j'ai tapé et que tu ne m'as pas répondu, je me suis inquiété.
– Je ne t'ai pas entendu, c'est tout, répondis-je en respirant calmement pour que mon cœur ralentisse. Tu m'as fait peur.
– Pardon, ce n'était pas le but... Tu vas bien ?
– Oui, pourquoi ?
– Je ne sais pas... Je te trouve étrange.
– Tu viens de me provoquer une attaque, ricanai-je. Normal que je sois étrange.
– Je suis désolé...
– C'est bon, je vais m'en remettre.
– Ok », sourit-il.
Je finis par faire de même, et il amorça un mouvement pour quitter la pièce. Un mauvais pressentiment m'envahit soudain et serra mon ventre. Il ne fallait pas qu'il sorte.
« Jimin !
– Oui ? dit-il en se retournant vers moi.
– Approche. »
Il fronça les sourcils, mais revint finalement sur ses pas. J'ouvris la porte de la douche et ses yeux s'écarquillèrent. Ils papillonnèrent, puis commencèrent à descendre le long de mon torse, mais je vins poser mes mains sur sa mâchoire pour l'empêcher de descendre trop bas. Ses pupilles replongèrent alors dans les miennes, mais seulement pour quelques secondes puisque je l'embrassai ensuite.
Il fut surpris, mais il me répondit néanmoins, et lorsque je l'attirai à l'intérieur de la cabine, il se laissa faire. Il repoussa la porte dans son dos et vint me plaquer contre la paroi de céramique. Ses mains se posèrent aussi sur cette dernière, ne sachant pas ce qu'il avait le droit d'en faire. Les miennes finirent par relâcher sa mâchoire et elles passèrent doucement dans son dos pour tirer sur son t-shirt qui était désormais bien mouillé. Mes doigts l'agrippèrent et finirent par passer en dessous.
Ce genre de chose était tellement simple, avec lui... Pourquoi le reste serait différent ?
Mes ongles commencèrent à griffer sa peau, et petit à petit, le tissu le couvrant fut trop trempé et trop lourd, empêchant ainsi mes mains de caresser son dos comme elles le voulaient. Alors je saisis la pièce de coton et la tirai vers le haut. Il se laissa dévêtir et replongea son regard brûlant dans le mien avant de se jeter sur ma bouche.
Mes bras passèrent de nouveau dans son dos pour l'attirer à moi, et son torse nu se retrouva soudain contre le mien. Ça me perturba une seconde, mais l'absence de poitrine ne me bloqua pas plus que ça. Mes doigts continuèrent de longer la peau dorée de son dos inlassablement, puis, ils s'aventurèrent un peu plus bas. J'avais déjà touché ses fesses, et à de nombreuses reprises, mais soit ça n'avait pas été dans ce contexte, soit je m'étais arrêté à temps. Devais-je m'arrêter à temps, cette fois ?
« Jimin-ah, on y-oh putain. »
La porte claqua soudain et nous fîmes plus une attaque à cause de ça que parce que nous avions été surpris. Après quelques secondes, nous nous regardâmes de nouveau, et Jimin m'embrassa doucement.
« Dépêche-toi de sortir de là. Je meurs de faim. »
Il m'embrassa une fois de plus et mordit ma lèvre inférieure avant de la tirer vers lui et de reculer d'un pas. Je suivis le mouvement et il finit par me relâcher avec un sourire aux lèvres.
Il retira ses vêtements et les abandonna à même le sol, laissant ainsi mes yeux se délecter de sa silhouette nue, et il s'enroula dans une serviette. Il posa sa main sur la poignée de la porte, puis ramena ses pupilles sur moi.
« Je meurs de faim dans tous les sens du terme. Tu as intérêt à me rassasier. »
Il m'envoya un sourire en coin, puis quitta la pièce en refermant derrière lui. Je restai figé pendant un instant, puis me laissai glisser jusqu'au fond de la cabine de douche. J'étouffais sous la chaleur. J'étais excité. Il me rendait fou. Il fallait que je fasse quelque chose.
[...]
Lorsque nous sortîmes du restaurant où je lui avais payé le repas, je regardai l'heure, puis je glissai doucement ma main le long de son dos.
« Tu veux faire quoi maintenant ?
– Comme tu veux, me répondit-il en remontant ses lunettes de soleil sur son nez. On peut rentrer, aussi.
– Déjà ? Tu plaisantes ?
– Bah c'est mon anniversaire !
– C'est vrai, mais ça serait dommage, quand même...
– Passer la fin de la journée sous la couette avec toi ne serait pas du gâchis, à mon sens, chantonna-t-il.
– On passera la soirée sous la couette, si tu veux. Mais faisons des choses tant que nous sommes dehors. Ok ?
– Ok. Mais je n'ai pas d'envie particulière.
– D'accord.
– Et toi ? Il n'y a pas un endroit où tu veux aller ?
– Pas pour le moment.
– Mmh.
– Mais j'ai des courses à faire pour demain. Un peu nul comme date, dis-je en passant ma main dans ma nuque, mais qui sait, ça pourrait nous donner des idées.
– Je suis partant, sourit-il. Tu as beaucoup de choses à acheter ?
– Non, ce sont des bricoles.
– Viens, il y a un centre commercial, pas loin. »
J'hochai la tête puis lui emboîtai le pas. Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes dans le centre commercial, et il me guida jusqu'à la grande surface qui se trouvait au sous-sol.
Nous traînâmes dans les rayons, nous nous perdîmes de vue à plusieurs reprises, puis nous finîmes par nous retrouver et passer en caisse. Je posai mes articles sur le tapis, puis patientai. Jimin se rapprocha de moi, un peu trop près à mon goût pour les gens autour de nous, mais je ne dis rien. Je sentis ses yeux reluquer mes achats, puis il lâcha un petit rire.
« Tu as oublié le plus important.
– Ah ? Quoi donc ? »
Il ne me répondit pas alors je voulus tourner la tête vers lui et répéter ma question, seulement le bas de son visage se plaqua contre mon oreille et je sentis son souffle chaud passer à travers son masque.
« Le lubrifiant. »
Mon cœur loupa un battement et je me sentis devenir rouge comme une tomate. Je serrai les dents et me retournai vers lui avec un regard meurtrier. Seulement au lieu de s'en vouloir, il continua de me regarder avec les yeux plissés, ricanant toujours autant, visiblement très fier de lui.
« T'es vraiment inconscient, soufflai-je.
– J'ai chuchoté.
– Pas du tout.
– Si, je l'ai fait. Mais plus sérieusement, tu vas faire quoi de tout ça ?
– Pour demain. J'ai oublié mon cadenas chez mon oncle, et même si je vais garder ma valise près de moi, je préfère pouvoir la verrouiller.
– Elle ne ferme pas avec une serrure spécialisée ?
– Non, pas celle-là.
– C'est con.
– Un peu.
– Et toute la bouffe ?
– Pour grignoter demain matin. Et sinon, j'ai bien envie de te faire à manger, ce soir.
– Tu rigoles !? s'écria-t-il.
– Non.
– Oh... Alors j'ai hâte... »
Je souris et reportai mon attention sur le caissier, et quelques secondes plus tard, je sentis les doigts de Jimin venir saisir les miens et les serrer un instant. Je fis alors de même discrètement, puis il me relâcha et nous patientâmes encore avant que ça soit mon tour de régler mes achats.
Une fois hors du supermarché, nous remontâmes au rez-de-chaussée, puis fîmes les boutiques l'un à côté de l'autre. L'ambiance était agréable, et contrairement aux dernières fois, l'accompagner dans des magasins et le regarder essayer des vêtements ou des bijoux ne me dérangeait pas le moins du monde ; ça m'était presque plaisant.
Il ne lésina pas sur la carte bancaire et se fit plaisir, avec comme excuse qu'aujourd'hui était sa journée, et je le regardai faire avec un sourire. Nous continuâmes de nous balader et de nous arrêter un peu partout dès qu'un truc lui plaisait, et la nuit ne tarda pas à tomber. Nous nous baladâmes encore un peu dans le centre-ville tant que les boutiques étaient encore ouvertes, et lorsque le ventre de Jimin commença à grogner, je réalisai qu'il était l'heure de manger. Cependant, j'avais d'autre plans.
« Tu peux attendre une heure ou deux ?
– Une heure ou deux ? s'écria-t-il en écarquillant les yeux.
– Oui ?
– Tu veux que j'attende une heure ou deux avant de manger ? Mais j'ai faim ! »
Je m'arrêtai, posai les sacs que je tenais par terre entre mes jambes, puis je fouinai dans mon sac de courses et sortis une boîte de gâteaux.
« Tiens. T'as qu'à grignoter un peu.
– Tu avais dit que tu me ferais à manger, se plaignit-il.
– Et je le ferai. Mais je veux qu'on fasse encore un truc tant qu'on est dehors. Du coup, il faut que tu réussisses à calmer un peu ton estomac.
– Un truc qui nécessite une ou deux heures ? Retour compris en taxi ou pas ?
– Non...
– Hayden... gémit-il.
– Mais ça va en valoir le coup. Crois-moi. Tu ne regretteras pas. »
Il me toisa, sceptique, puis il m'arracha le paquet de gâteaux des mains et tourna les talons.
« Tu as intérêt à ce que ça vaille le coup. Sinon c'est toi que je vais manger, et sur le trajet du retour, je n'attendrai pas trois heures. »
Je pouffai, puis récupérai ses achats avant de le suivre.
« Viens, c'est dans cette direction. »
Il me suivit, et après une bonne vingtaine de minutes de marche, il ralentit le pas en comprenant visiblement où je voulais l'emmener.
« Hayden...
– Oui ?
– Pourquoi tu veux m'emmener là-haut ? »
Je souris en baissant la tête, puis je la redressai et continuai de marcher.
« Parce que l'année dernière, tu m'avais dit que tu m'emmènerais ici car tu adorais la vision qu'on avait de la ville en pleine nuit. On se l'était promis.
– Tu te rappelles vraiment de ça ?
– Pour être honnête, ça m'est revenu cet été, après...
– Ah, oui.
– J'étais torché et je ne savais pas pourquoi je devais monter en haut, mais je le devais. Ça m'est revenu ensuite.
– Je vois.
– Je veux effacer ce soir-là avec aujourd'hui. Tu veux bien ? »
Je tournai le visage vers lui et le fixai jusqu'à ce qu'il hoche la tête en plongeant ses yeux dans les miens.
« Oui. Je veux l'effacer aussi. Mais ça serait plus vite fait, et mon estomac crierait moins longtemps si on prenait le télécabine... »
Je pouffai, puis lui souris et hochai la tête à mon tour.
« Très bien, si tu veux.
– Génial.
– Mais t'as pas peur qu'on soit entassés dedans ?
– Non, le tourisme est un peu mort actuellement, comme tu peux le voir. Et puis, au pire... ça pourrait m'arranger.
– T'arranger ? Pourquoi ça ?
– S'il y a du monde, il faudra que tu te colles contre moi pour me cacher. »
Je roulai des yeux en tentant de retenir un sourire et je ne répondis pas. Il était en roue libre depuis ce matin. Est-ce que la discussion que j'avais surprise à mon réveil avait été beaucoup plus loin que je ne l'aurais cru ? Taehyung lui aurait-il conseillé quelque chose ? Ça me mettait soudain mal à l'aise. Jimin me faisait beaucoup plus de rentre-dedans qu'habituellement.
Je ne relevai cependant pas et nous continuâmes notre chemin. Nous nous présentâmes au départ du téléphérique, fîmes malgré tout un peu la queue, puis nous payâmes et montâmes dans une cabine. Nous nous retrouvâmes avec seulement un couple de personnes âgées alors nous pûmes respirer.
Trois minutes plus tard, la cabine s'arrêta en haut. Nous laissâmes descendre les deux autres personnes, puis nous sortîmes à notre tour. Je sentis la main de Jimin saisir doucement mon poignet et je le laissai faire. Je le suivis à l'extérieur sans prononcer un mot, et nous arrivâmes bientôt au pied de la tour.
Je reconnus l'endroit, la barrière où nous nous étions retrouvés quelques mois plus tôt, et lorsqu'il me lâcha pour aller s'y accouder, je finis par faire de même.
Un long silence s'étendit entre nous, mais ça ne fut pas pesant. Au contraire. Puis, au bout d'un moment, il se rapprocha de moi et laissa tomber sa tête sur mon épaule. Je posai donc la mienne sur la sienne et nous restâmes ainsi à fixer le paysage nocturne en face de nous, quelques centaines de mètres plus bas.
« Merci », souffla-t-il soudain.
Je ne réagis pas, surpris, puis je bougeai doucement ma joue contre son crâne.
« De quoi donc ?
– De m'avoir emmené ici, ce soir. C'était une super idée.
– Je suis content que ça te plaise.
– J'adore cet endroit. Je suis vraiment heureux qu'on y soit montés tous les deux.
– On se l'était promis.
– Mmh. Je suis heureux.
– Alors tant mieux. C'est le plus important.
– C'est presque romantique, quand on y pense. Heureusement que je te connais, pouffa-t-il.
– Romantique ?
– Oui. Tu ne trouves pas ?
– Non, pas spécialement.
– Alors c'est quoi pour toi, quelque chose de romantique ?
– Les trucs bien clichés comme justement te faire à manger. Te préparer un bain avec de la musique et des bougies, des pétales de rose sur ton lit, les couchers de soleil sur la plage... »
Il éclata de rire en se redressant, puis se retourna vers moi.
« D'accord. J'allais dire que je pouvais abandonner toutes ces idées, mais si tu prévois de me faire à manger, alors on peut dire que ce n'est que le début ?
– N'espère pas trop quand même, ris-je, mais disons que j'apprends petit à petit.
– Tu apprends pour moi ? murmura-t-il.
– Pour qui d'autre, à ton avis ? »
Ses yeux valsèrent entre les miens, puis il s'approcha de mon visage et posa son nez sur le mien malgré nos masques.
« Je t'aime », souffla-t-il.
Il remonta ses yeux dans les miens, et lorsqu'il voulut s'éloigner, je montai ma main droite à son visage, la glissai sous sa mâchoire, puis je vins l'embrasser à travers nos protections. Il se laissa faire, puis m'embrassa à son tour avant de reculer.
« Tu apprends plutôt vite, rit-il.
– Et tu n'as encore rien vu, souris-je en retirant ma main de son visage pour la glisser dans la poche de ma veste.
– Ah oui ?
– Oui. »
Il fronça légèrement les sourcils et me regarda d'un air soupçonneux, et je vins saisir sa main pour y déposer quelque chose. Je sentis cette dernière se crisper lorsqu'il comprit que je venais de lui donner un objet, et quand je fus certain qu'il allait le retenir, je retirai mes doigts et les resserrai sur les siens pour qu'il ferme son poing. Il remonta immédiatement ses yeux dans les miens, puis je récupérai ses sacs et m'éloignai.
Je fis plusieurs mètres, et en arrivant sur la passerelle, je me retournai car il ne m'avait pas suivi.
Lorsque je vis ses sacs au sol, dont certains avaient laissé échapper leur contenu, son bras gauche replié contre son ventre, et son visage caché dans sa main droite, mon cœur eut un loupé tout en se serrant un peu. Jimin pleurait.
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