𝟎𝟑:𝟔𝟒 - Fall Out Boy, 𝐹𝑜𝑢𝑟𝑡ℎ 𝑂𝑓 𝐽𝑢𝑙𝑦
[31/12/2022]
Bonsoir bonsoir !
Oui, je poste encore en retard, désolée x')
À partir de la semaine prochaine ça devrait être mieux xD
En plus je me suis pris la tête sur une conjugaison à un endroit, puis j'ai dû revérifier la timeline pour voir où je m'étais plantée parce que j'avais une incohérence de jour/date, ça ne correspondait pas. Vous devez commencer à connaître mon niveau de pointillisme et de perfectionnisme XD
Bref. Dernier chapitre de l'année ; j'espère qu'il vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Samedi 22 février. Hier, les BTS avaient sorti leur nouvel album. Aujourd'hui, ça faisait vingt-et-un jours que je n'avais pas échangé un mot avec Jimin. Vingt jours qu'il s'était barré avec un simple « Je te demande pardon ». Il me demandait pardon pour quoi, d'ailleurs ? Pour m'avoir planté ici ? Parce qu'il savait qu'il ferait le mort ? Parce qu'il se doutait qu'obliger mon père à l'emmener provoquerait encore des tensions familiales ?
Ça faisait trois semaines qu'il n'avait plus montré un seul signe de vie. J'avais eu beau lui envoyer des messages, l'appeler, ça avait toujours coupé au bout de quelques minutes parce qu'il ne décrochait pas, et mes messages étaient restés non lus. J'avais essayé de me raisonner en me disant qu'avec le comeback, il avait autre chose à faire que de penser à moi, que de me répondre, d'au moins lire mes messages. Mais son message d'excuse lors de sa fuite montrait clairement qu'il y avait autre chose. Il m'avait fui, il m'avait ignoré. Et mon réveil avait été coupé. Il avait sciemment fait en sorte que je ne me réveille pas pour l'emmener à l'aéroport, et pour qu'on ne parle pas. Parce qu'il était clair que je ne l'aurais pas laissé prendre son avion si nous n'avions pas mis les choses au point. J'avais eu besoin de savoir si ce qu'il s'était passé le vendredi soir avait eu une autre signification que deux mecs bourrés jouant avec l'autre pour s'amuser ou pas. Et il y avait Troy.
Est-ce que c'était pour ces deux raisons qu'aujourd'hui encore il m'ignorait ? Ça me rendait dingue. Même si personnellement, la soirée et son semblant de baiser étaient oubliés, je me disais que c'était peut-être ça qui lui, le bloquait. Il fallait que j'aie une réponse. Si j'avais fait quelque chose qu'il ne fallait pas, je voulais qu'il me le dise.
De plus, l'évolution de la pandémie en Corée du Sud me faisait peur. Toute ma famille allait bien, mais j'étais inquiet pour Jimin qui était amené à rencontrer des dizaines de personnes en une seule journée. Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce qu'il pourrait avoir arrêté de me parler à cause de ça ? Je n'en savais rien, et je voulais des réponses.
C'était pour ça que j'étais en train de rassembler mes affaires dans un grand sac. Un mois auparavant, Jimin m'avait dit qu'il viendrait fêter la sortie de leur nouvel album ici, à New York, et qu'en plus ils participeraient au Tonight Show de Jimmy Fallon. En traînant sur Twitter, j'avais pu voir que c'était toujours d'actualité. Je n'avais plus qu'à me pointer au studio en espérant qu'on me laisse passer. S'ils n'y tournaient pas et faisaient toute l'émission au Grand Central Terminal, je n'allais qu'à avoir à patienter en espérant les voir si on ne me faisait pas entrer. S'ils tournaient dans le métro comme certaines rumeurs l'avaient laissé entendre, alors j'allais trouver une solution pour y descendre malgré la fermeture s'il le fallait.
J'allais lui faire savoir que j'étais là. J'allais tout faire pour pouvoir le voir ne serait-ce qu'une minute, et qu'on puisse échanger quelques mots. Cette situation me rendait dingue. Pourtant, il y a un an, nous avions passé plusieurs mois sans s'envoyer un message, et ça n'avait posé de problème à personne. C'était amusant comme les choses avaient changé depuis.
Je remontai la fermeture éclair de mon sac d'un geste, puis le balançai sur mon épaule. J'avais tout prévu. Dans trois heures, je m'envolais pour New York. Aussitôt arrivé, minuit vingt-huit s'il n'y avait pas de retard, je renverrais des messages à Jimin pour lui dire que j'étais là et que j'avais toute la nuit s'il le fallait.
Je foncerais chez mon pote Gabe, également youtubeur et donc pour qui débarquer au milieu de la nuit ne poserait pas plus de problème que ça, et soit je dormirais, soit je ressortirais voir Jimin s'il daignait me répondre.
Sans réponse du chanteur, moi et mon pote on sortirait en ville tous les deux le lendemain. Je vloguerais toute la journée, et si je n'avais pas de signe de vie de Jimin dans la journée, on se ferait une vidéo réaction tous les deux comme on s'était promis de le faire il y a plus de deux ans. Le lendemain, j'allais refaire des vlogs en sa compagnie le matin, puis aller au studio de l'émission en espérant que Jimin et son groupe y passent pour tourner quelques extraits. Si ce n'était pas le cas, je passerais la nuit devant la gare à attendre. Il m'avait dit qu'il ne pourrait pas s'échapper dans ses messages un mois plus tôt, mais que si je venais à lui ça devrait être faisable. Par conséquent, s'il décidait de ne plus m'ignorer, me voir quelques minutes devrait être possible. Et si malgré ça je n'arrivais pas à le voir ou au moins à avoir de ses nouvelles après quasiment trois jours sur place à faire signe de présence, je laisserais tomber. Je ne me casserais plus la tête pour un mec qui aurait décidé du jour au lendemain de me rayer de sa vie sans même me donner d'explication, qui qu'il puisse être.
Je vérifiai que je n'aie rien oublié, fermai les stores de ma chambre pour ne pas que la chaleur ne rentre trop même si je n'allais pas y être pendant trois jours, puis je récupérai mon téléphone sur le bord de mon bureau et traversai la pièce. J'ouvris la porte et la refermai dans mon dos, puis j'entrepris de descendre les escaliers.
Arrivé au rez-de-chaussée, je posai mon sac dans l'entrée et allai me faire un énième café que j'avalai un peu plus rapidement que les précédents. Je n'avais quasiment rien mangé à midi, la seule chose que j'avais pu avaler, c'était du café. Je posai ma tasse dans le lave-vaisselle, puis fis quelques pas en direction du salon où ma mère lisait un livre.
« J'y vais, maman. »
Elle se retourna vers moi et posa son livre à côté d'elle pour se lever.
« Tu n'as rien oublié ?
– Je ne crois pas. Mais au pire, je ne pars que trois jours. J'ai surtout besoin de mon téléphone et de mes papiers. Le reste, je peux me débrouiller sur place ou emprunter du matériel à Gabe si je n'ai pas assez de mon portable.
– D'accord, me sourit-elle en s'approchant de moi. Tu m'envoies un message quand tu es arrivé ?
– Oui. Je devrais arriver vers neuf heures si tout va bien. Je te tiendrai au courant.
– Ça marche. Fais bon voyage alors. Fais attention à toi.
– Oui, t'en fais pas maman », répondis-je en roulant des yeux.
Elle rigola doucement et me prit dans ses bras. Je me laissai finalement faire et lui rendis son étreinte avant de m'éloigner délicatement.
« Tu as dit à Ally que tu partais ?
– Non, c'est d'ailleurs pour ça que Sooyeon est allée se promener avec elle. Elle m'aurait fait une scène en me voyant partir et j'en avais pas envie.
– Elle va pleurer en rentrant, tu sais.
– Alors tu lui feras un gros câlin de ma part en lui lisant "La reine des neiges", répondis-je avec un large sourire.
– Oh non, pitié. »
Je retins un éclat de rire, puis reculai encore de quelques pas.
« J'y vais. Embrasse-les pour moi quand elles rentreront.
– Je le ferai. »
Je lui tournai alors le dos, enfilai ma paire de docs habituelles sans attacher les lacets, puis m'emparai de ma veste en cuir que je passai sur mes épaules. Je me penchai ensuite pour récupérer mon sac, vérifiai rapidement mes poches, puis j'inspirai profondément.
« J'ai tout, dis-je avec un sourire. Je rentre mardi en fin d'après-midi. Je t'enverrai un message aussi pour te dire que je suis bien dans l'avion.
– D'accord, on fait comme ça. Allez, file, on ne sait jamais s'il y a du monde sur la route.
– Oui, j'y vais. Bisous !
– Bisous ! »
J'ouvris la porte d'entrée, et après un dernier sourire, je quittai la maison. Je refermai dans mon dos et descendis l'allée sans un regard en arrière. J'appuyai sur ma clé de voiture, balançai mon sac sur le siège avant, puis fis le tour pour monter derrière le volant. Je m'attachai, allumai le contact, et je partis en direction de l'aéroport.
[...]
Lorsque je descendis de l'avion, étonnamment lessivé, je m'empressai de réactiver ma 4G et de vérifier mes messages. Toujours rien. J'en envoyai un à ma mère, comme promis, puis à Gabe avant de suivre les autres voyageurs jusqu'à récupérer mon sac et monter dans un métro.
Je descendis en plein cœur de Manhattan et pris des photos que je m'empressai de poster sur Twitter et également d'envoyer à Jimin. Les notifications affluèrent de la part de mes abonnés, mais pas de mon ami. J'en avais marre. Après, étant donné qu'il était désormais plus d'une heure du matin, peut-être dormait-il, même si j'étais vraiment sceptique.
Je traînai un peu dans le quartier parce que de nuit, c'était vraiment joli, puis je repris le métro pour me rapprocher au mieux de l'appartement de Gabe. Une fois chez lui, il me fit une forte accolade et après que j'aie posé mes affaires, il ouvrit deux bières avec pour excuse que nous devions fêter mon anniversaire un minimum, et nous commençâmes à boire en nous racontant tout ce qui s'était passé de nouveau dans nos vies depuis la dernière fois que nous avions discuté.
[...]
Le lendemain matin, le réveil piqua énormément mais nous nous levâmes tout de même assez tôt afin de commencer à tourner. Nous partîmes directement pour Central Park et nous nous baladâmes une bonne heure dans la verdure, un café chaud dans les mains et des viennoiseries à grignoter sous l'œil de ma caméra et de toutes les personnes que nous croisions. Par chance, nous ne nous fîmes aborder que deux fois et ce fut très rafraîchissant.
Broadway, le pont de Brooklyn, Times Square... Gabe me fit faire le tour des endroits les plus emblématiques de sa ville. Nous nous posâmes chez Lombardi's sur Spring Street pour manger une pizza en plein milieu d'après-midi avant de continuer notre visite. Et lorsque la nuit commença à tomber, il posa sa main sur mon épaule, m'invitant ainsi à arrêter de marcher.
« J'ai une idée. Suis-moi. »
Étonné, je le suivis pourtant. Nous redescendîmes vers le sud de Manhattan jusqu'à atteindre le quartier de Midtown.
« Le quartier des affaires, non ?
– Oui. Mais il y a un truc que je veux te montrer. Crois-moi que pour ton vlog, ça vaudra carrément le coup en plus.
– Je suis curieux, répondis-je avec un sourire.
– Tu le regretteras pas.
– Je te fais confiance. »
Nous échangeâmes un nouveau sourire et continuâmes de descendre la 8ᵗʰ Avenue. Nous tournâmes ensuite sur la West 40ᵗʰ Street tandis que je sortis ma caméra, et après une bonne minute, il s'arrêta au numéro 330. Sceptique, j'arquai un sourcil, mais il n'entra pas par les portes vitrées qui étaient l'ouverture menant au numéro 330. Il avança de deux mètres et poussa la petite porte à côté surmontée d'un panneau indiquant « Skyroom Times Square ».
« Oh... Je crois que j'ai compris où tu m'emmenais.
– Alors dépêche-toi de me suivre, rit-il.
– J'arrive, je refais juste un plan vite fait. »
Je filmai l'entrée du bâtiment et son enseigne de façon plus propre avec un mini traveling, puis le suivis. Arrivés au trente-quatrième étage, l'ascenseur s'arrêta enfin, et je remerciai Dieu d'avoir fait en sorte qu'il n'était pas en panne. Je n'aurais jamais eu le courage de monter trente-quatre étages à pied.
Arrivés à l'entrée du bar qui semblait blindé, un homme s'approcha de nous et nous demanda si nous avions réservé. Gabe expliqua que non, qu'il souhaitait juste me montrer la vue que nous avions d'ici, et en expliquant ce que nous étions en train de faire et qui nous étions, il nous fit patienter pour, apparemment, aller se renseigner. Au final, on nous laissa entrer et filmer, et mon ami me traîna jusqu'à la terrasse sud.
« Alors, t'en penses quoi ? me demanda-t-il.
– C'est vraiment beau. Avec le soleil qui commence à se coucher en plus...
– Justement. Et puisqu'on est entrés, je te paye un verre, et après je t'emmène sur la terrasse nord. Ça te va ?
– Oui, si tu veux, dis-je, sceptique. Pourquoi ne pas y aller maintenant ?
– Parce qu'avec le soleil couchant et ensuite la nuit, c'est à couper le souffle. Crois-moi, ça vaut l'attente.
– Je te fais confiance, ris-je alors.
– Bien. Du coup, tu veux quoi ?
– Je ne sais pas, ils font quoi ?
– De tout. Tiens, y a une carte ici.
– Oh, nickel. »
Nous en piquâmes une sur une table et nous assîmes sur deux coussins disponibles près des panneaux de verre empêchant quoi que ce soit ou qui que ce soit de tomber accidentellement trente-quatre étages plus bas. Je posai ma caméra sur la petite table basse devant nous puis me rapprochai de lui pour que nous regardions ce qu'il y avait à boire.
« On est encore un peu en Happy Hour en plus.
– Mmh, mais on est dimanche. La bière ça me tente pas trop pour le coup, et le vin non plus. Oh, celui-là il me dit bien.
– Depuis ma cuite à la vodka, je t'avoue que je ne peux plus en boire une goutte...
– Je comprends totalement, ricanai-je. Ça me l'a fait avec la tequila. J'ai vraiment du mal à en reboire.
– Je compatis, rit-il. Du coup, un "Love your selfie" ?
– Yep.
– Je te prends ça.
– Et toi tu prends quoi ?
– "Evening Buzz". J'ai bien envie de whisky ce soir.
– Tu prévois qu'on se prenne une caisse ? dis-je dans un éclat de rire.
– Non, pas alors que tu filmes, rit-il à son tour. Et puis tu as des choses à faire, je n'ai pas envie de mettre ça en péril. »
Surpris, je perdis immédiatement mon sourire et il se leva.
« Je reviens vite. »
Je le regardai s'éloigner et hésitai à couper ma caméra. Il devait me rester assez de batterie pour tourner encore une heure. Après réflexion, je la coupai, ne sachant pas dans combien de temps il reviendrait avec les verres, et je me laissai aller contre le dossier de mon siège.
Ouais, j'avais des choses à faire, et il avait visiblement compris que c'était important.
Je glissai ma main dans ma poche pour en sortir mon téléphone, et je parcourus mes notifications. Sur Twitter et Instagram, on me noyait sous les commentaires, me demandant où j'étais exactement, si j'avais été dans tel ou tel endroit, si je prévoyais de rencontrer des fans. Il y avait même des gens qui me demandaient si j'allais voir BTS et surtout Jimin.
Je ricanai, postai une photo de l'Empire State Building où nous étions quelques heures plus tôt, puis je fermai tout ça et ouvris KakaoTalk. Mes messages étaient toujours non lus. Non, pour le moment, je n'allais toujours pas voir BTS, ni Jimin.
J'ouvris mon appareil photo, puis me retournai et capturai la vue que cette terrasse offrait sur New York afin de lui envoyer, même si je savais au fond de moi que ça ne servirait à rien. S'il avait voulu me voir, il aurait ouvert mes messages, depuis le temps.
« Ça va, Hayden ? »
Je relevai la tête rapidement et vis que Gabe était revenu avec nos deux cocktails.
« Oui », mentis-je.
Je me jetai sur ma caméra et la rallumai. Je posai l'objectif sur lui et lançai l'enregistrement. Il rit et joua le jeu, reculant pour revenir vers moi comme si de rien n'était, jouant avec la caméra. Je rigolai à mon tour et filmai les cocktails plus en détail lorsqu'il les posa sur la table. J'abandonnai ensuite l'objet devant nous pour avoir les mains libres et nous reprîmes ce que nous disions en arrivant devant le building un quart d'heure plus tôt.
Lorsque le soleil commença vraiment à se coucher et que le ciel se teinta d'orange, il me dit de me lever alors je le fis, caméra au poing, et il me traîna jusqu'à la terrasse nord. Je fus alors ébloui par le ciel, sa couleur, les nuages, les bâtiments... Tout se reflétait dans le verre, dans l'acier et l'Hudson River au loin.
« C'est magnifique, murmurai-je, le souffle coupé.
– Je t'avais dit que tu ne le regretterais pas. »
Je ne répondis pas et tentai de faire un panorama autant que possible, les nombreuses personnes présentes devant apparaître au minimum sur ma vidéo, au risque de devoir passer plus de temps à l'éditer. Je finis par couper l'enregistrement et laisser mes bras retomber le long de mon corps. Jimin aurait adoré cet endroit et cette vue, j'en étais certain. Pourquoi continuait-il à m'ignorer de cette manière ? Ça me blessait. Je ne pouvais plus le nier.
[...]
Je me garai devant la maison, sortis de ma voiture, et je claquai la portière. J'ouvris celle à l'arrière, récupérai mon sac et le deuxième où j'y avais rangé quelques achats que j'avais faits pour ma famille, puis je claquai de nouveau la portière avant de verrouiller le véhicule en appuyant sur la clé. On était le vingt-cinq, il était bientôt dix-sept heures, et j'étais de retour à Los Angeles.
Je n'avais eu aucune nouvelle de Jimin, je m'étais fait jeter des studios de tournage, de Grand Central Terminal alors qu'entendre leur nouvelle chanson depuis l'extérieur m'avait littéralement tué, et je n'avais même pas cherché à atteindre Jimin lorsqu'ils avaient continué de tourner leur émission dans le métro. J'étais rentré chez Gabe, nous avions tourné une autre vidéo parce qu'il avait voulu me remonter le moral, voyant à ma tête que je n'avais pas eu ce que je voulais, et je m'étais couché. Le lendemain matin, nous étions encore sortis histoire de prendre le petit déjeuner sur Central Park une fois de plus, puis j'étais parti pour l'aéroport.
Le réel objectif de mon déplacement à travers le pays n'avait pas été atteint, mais au moins, j'avais désormais de la matière pour monter une ou deux vidéos, et ça me changerait de ce que je faisais habituellement.
Lorsque je poussai la porte de la maison après avoir tourné ma clé, la voix d'Ally retentit immédiatement, et quelques secondes plus tard, elle me sauta dessus. Je m'accroupis, posai mes sacs et la pris dans mes bras.
« Pourquoi t'es parti sans me dire ? cria-t-elle en me tapant dans l'épaule. J'étais triste !
– Pardon ma puce, mais tu sais que je n'aurais pas pu partir si je t'avais vue pleurer, et je devais y aller pour travailler. »
Elle fit la moue, peu convaincue, et je la repris dans mes bras.
« Pardon. Je ne recommencerai pas.
– Promis ?
– Oui, promis.
– Tu me lis une histoire ce soir ?
– D'accord.
– Et tu dors avec moi ?
– Je ne sais pas, je suis fatigué ma puce. On verra, mais autrement demain si tu veux.
– D'accord ! »
Elle finit par me rendre mon étreinte, sa rancune envolée, et je la relâchai pour retirer ma veste et mes chaussures. Ma mère arriva et vint m'embrasser à son tour en me demandant comment ça s'était passé. J'abrégeai la discussion, prétextant que j'étais fatigué, puis je montai dans ma chambre avec mes deux sacs. J'allais me coucher. Sans manger, je n'avais pas faim. Je voulais arrêter de penser. Les cadeaux attendraient demain.
Je posai les sacs près de mon bureau et ouvris le deuxième tiroir avant de prendre mon paquet. Il était presque vide, j'allais encore devoir en racheter un.
« Fait chier. »
J'allumai ma cigarette après avoir ouvert mes fenêtres et je fumai en inspirant profondément. C'était terminé, je n'allais plus courir après Jimin. Il avait décidé qu'il ne voulait pas rester en contact avec moi, que je ne méritais pas une explication, que notre amitié ne valait rien, alors je laissais tomber. J'avais pris du retard sur ma chaîne, mes revenus baissaient de semaine en semaine, j'avais mis mes amis de côté, je ne sortais plus autant qu'avant... tout ça pour lui, à cause de lui, et voilà ce que je récoltais en échange. C'était fini, j'en avais marre.
Je terminai ma cigarette, l'écrasai dans mon cendrier et refermai mes fenêtres avant de prendre mon téléphone. J'ouvris KakaoTalk, commençai à écrire un message, puis l'effaçai avant de recommencer. Finalement je rangeai mon téléphone, me dis que je ferais ça plus tard, puis je quittai ma chambre.
Je redescendis et me rhabillai pour aller faire un tour au bar-tabac du coin afin de me racheter plusieurs paquets et je fumai deux cigarettes sur le chemin du retour. J'envoyai des messages à mes amis dans notre conversation de groupe pour demander s'ils seraient partants pour qu'on aille tous prendre un verre le lendemain soir, et Steven me répondit immédiatement qu'il n'attendait que ça, mais qu'il n'était pas certain de me reconnaître étant donné que ça faisait presque cinquante ans que nous ne nous étions pas vus.
Je rigolai et continuai mon chemin pour rentrer, puis je filai en direction de ma chambre. Je balançai les trois paquets dans le tiroir de mon bureau, puis j'allai dans la salle de bain où je passai une bonne demi-heure sous la douche. En passant ma main sur mon bras gauche, j'aperçus ce tatouage que nous avions désormais en commun, lui et moi, et je ricanai mauvaisement.
J'étais tellement énervé, frustré et blessé par ce ghost que je n'arrivais pas à me souvenir des bons moments. J'avais juste envie de le recouvrir rapidement.
Une fois sec, j'enfilai un t-shirt, un boxer et un jogging, puis je retournai dans ma chambre. Je repris mon téléphone et en le déverrouillant, je tombai immédiatement sur ma conversation avec Jimin. Je recommençai à écrire un message pour lui dire tout ce que j'avais sur le cœur et lui souhaiter une bonne continuation, quand la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée.
« Oppaaaaaaaaaaaa ! hurla Ally. Il est làààààààààààààààà !
– Qui donc, ma puce ?
– Jiminie-oppa ! Il est là !
– Quoi ? Non, tu te trompes, souris-je.
– Mais si !
– Non. C'est impossible.
– Mais...
– Je vais me coucher, je suis fatigué. Dis à maman que je ne mangerai pas avec vous ce soir.
– Mais... oppa...
– Bonne nuit ma puce. Je dormirai avec toi demain. »
Elle continua de me regarder de ses yeux confus et je reposai les miens sur mon téléphone. Elle quitta finalement ma chambre en laissant la porte grande ouverte et en allant chercher ma cousine. Les deux se mirent alors à crier avant de se ruer vers les escaliers. Je roulai des yeux, les reposai sur mon écran, puis envoyai le message que je venais de taper. Et puis merde, ça suffisait, c'était suffisamment clair, pas besoin de faire une dissertation intro-développement-conclusion.
Je balançai mon téléphone sur mon lit, puis je me relevai pour aller fermer la porte de ma chambre. Seulement en entendant des voix venir d'en bas, je me figeai. Je tentai d'entendre ce qui se disait, et la curiosité fut plus forte lorsque j'entendis mon prénom. Je sortis alors de ma chambre, avançai jusqu'à la balustrade, et quand j'entendis que l'on parlait en coréen, et qu'une voix que je ne connaissais que trop bien prit la parole, je contournai les panneaux de verres et dévalai les escaliers en courant. Je déboulai dans l'entrée et mes yeux tombèrent immédiatement dans les siens.
« Hayden... » murmura-t-il, surpris.
Je restai figé, n'entendant même pas ce que ma sœur me dit en venant tirer sur ma main, et lorsque je réussis à ouvrir la bouche, ce fut seulement pour prononcer ces quelques mots d'un ton aigre.
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
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